Dar-es-Salam - Le président de la Tanzanie, John Magufuli "est mort de Covid-19", a déclaré jeudi le chef de l'opposition Tindu Lissu.
Cité par l'AFP, le candidat vaincu lors de la dernière élection présidentielle a qualifié la mort de son rival de «justice de la nature, après avoir continué à minimiser l'impact du Covid-19.
La vice-présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a annoncé mercredi 17 le décès du président Magufuli, 61 ans, officiellement des suites de problèmes cardiaques, qui souffrait il y a 10 ans. Élu en 2015 et réélu pour un second mandat en octobre, le chef de l'Etat tanzanien a cessé de paraître en public depuis le 27 février, une absence qui a alimenté les spéculations selon lesquelles il avait été infecté par le Covid-19.
Tindu Lissu, candidat à la présidentielle en octobre et exilé en Belgique, a déclaré que Magufuli, infecté par le Covid-19, avait été hospitalisé à Nairobi, au Kenya.
"Magufuli est mort de Covid-19", a déclaré l'opposant dans une interview enregistrée mercredi après-midi, mais diffusée jeudi par une chaîne de télévision kényane.
"Le président Magufuli a défié le monde dans la lutte contre le Covid-19 (...), il a défié la science, il ne voulait pas prendre les mesures de base recommandées aux gens du monde entier", a-t-il indiqué.
«Le président Magufuli ne portait pas de masque, il ne croyait pas aux vaccins, il ne croyait pas à la science, il préférait recourir à des guérisseurs et des herbes médicinales à la réputation douteuse», a-t-il ajouté.
Depuis l'éclosion de la maladie en Afrique en février 2020, John Magufuli a minimisé le Covid-19 en Tanzanie, affirmant que son pays s'était libéré de la pandémie par la prière. Ses déclarations ont commencé à être discréditées lorsque, en février, la Tanzanie a commencé à enregistrer une vague de décès très médiatisés, vraisemblablement dus à une pneumonie.
Selon la vice-présidente, Magufuli a été hospitalisé pour la première fois le 6 mars, à l'Institut de cardiologie Jakaya Kikwete, à Dar-es-Salam, d'où il est sorti le jour suivant.
Le 14, il a été admis à l'hôpital public Emílio Mzena, où il a fini par rendre l’âme.