Les sanctions israéliennes imposées à l'Autorité palestinienne sont une tentative de la « pousser au bord d'un gouffre financier », a estimé lundi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, dénonçant « une nouvelle guerre lancée contre le peuple palestinien ».
Vendredi, Israël a en effet annoncé une série de sanctions afin de faire « payer le prix » à l'Autorité palestinienne de sa récente démarche pour faire examiner à l'ONU la question de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens.
Le nouveau gouvernement israélien va notamment prélever 139 millions de shekels (37,3 millions d'euros) de ce qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne, pour les octroyer à des familles de victimes d'attaques palestiniennes.
Il retiendra également d'autres fonds perçus pour l'Autorité palestinienne, proportionnels à ceux que celle-ci a versé en 2022 aux familles des Palestiniens emprisonnés en Israël pour avoir commis des attaques anti-israéliennes, et aux familles de ceux morts en menant des attentats anti-israéliens ou lors de heurts avec l'armée israélienne en Cisjordanie.
« Ces mesures constituent une nouvelle guerre contre le peuple palestinien (...) et contre la survie de l'Autorité nationale » palestinienne, a dénoncé lundi Mohammed Shtayyeh avant la réunion hebdomadaire du gouvernement. « Elles ont pour seul but de pousser l'Autorité au bord d'un gouffre financier et institutionnel », a-t-il estimé, assurant que cette politique se conclurait par un « échec ».
« La seule responsable de son déclin est l'Autorité palestinienne elle-même, qui a choisi d'encourager le terrorisme et le meurtre d'Israéliens. Nous ne l'accepterons pas », a affirmé dimanche Bezalel Smotrich, nouveau ministre des Finances au sein du gouvernement israélien investi le 29 décembre et considéré comme le plus à droite de l'histoire du pays. « Tant que l'Autorité palestinienne encourage le terrorisme et est un ennemi, quel est mon intérêt à l'aider à continuer à exister? » a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse devant des familles de victimes d'attaques palestiniennes.
Israël a également décidé samedi de révoquer les permis d'entrée sur le sol israélien à trois responsables palestiniens, des hauts cadres du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas.
Source: Le Progrès avec avec AFP