Luanda - Les ressources en eau de l'Angola sont en moyenne annuelle d'environ 171 millimètres, correspondant à 250 kilomètres cubes de volume moyen d'eau (10 millions de litres en moyenne par an), mais on estime que le pays n'exploite, plus ou moins, cinq pour cent de sa capacité totale pour le développement socio-économique.
Par:Paulo André
Cette quantité d'eau, partagée par chaque habitant au cours de l'année, correspond à environ 10 mille mètres cubes (environ 28 l/j). Cependant, l'ONU recommande 110 litres d'eau par personne/jour.
Les données publiées par cette organisation en 2006 indiquaient qu'en moyenne, au cours de la période 1982-2002, un Angolais utilisait 30 litres d'eau par jour, ce qui est considéré comme l'une des plus basses consommations d’eau dans la région australe de l'Afrique.
La Banque mondiale a estimé, en 2013, que le taux de captage d'eau était de 708,8 millions de mètres cubes, soit 45 % pour l'usage domestique, 20,8 % pour l'agriculture et 33 %9 pour l'industrie.
Pour le secteur de l'énergie et de l'eau, le budget général de l'État (OGE2022) prévoit des dépenses estimées à 210,9 milliards de kwanzas pour des projets d'extension de l'approvisionnement en eau dans les zones urbaines, les municipalités et les zones rurales.
Jusqu'en 2014, selon le Plan national de l'eau, les besoins totaux d'approvisionnement du pays étaient de 440,56 hectomètres cubes d'eau par an, soit environ 440 560 milliards de litres par an.
La population angolaise à cette époque, selon les données du premier recensement national, était de 24 millions d'habitants, mais se situe actuellement à environ 32 millions, selon l'Institut national de statistique.
Programme Eau pour tous
Pour assurer l'approvisionnement en eau de 80% de la population rurale angolaise, estimée à 10.623.398 habitants, le gouvernement a créé, en juillet 2007, le programme Eau pour tous. Grâce à ce programme, jusqu'en 2018, 68% de la population rurale ont accès à l’eau, soit au moins 6.494.500 habitants.
A l'heure actuelle, selon le Plan d'action du programme Eau pour Tous, du Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEA), de la population estimée pour atteindre l'objectif minimum du projet susmentionné il en manque 1.898.042 habitants.
L'État a créé le programme Eau pour Tous afin d'apporter, notamment, des infrastructures et de l'eau aux zones rurales du pays, non seulement parce que c'est essentiel pour la santé et le bien-être des populations, mais aussi en raison de son impact sur le développement économique et social.
Bassins hydrographiques
Un bassin hydrographique est un bassin versant de grande taille, ensemble du territoire d'un pays drainé par un réseau de cours d'eau et de leurs affluents se déversant vers la mer par une seule embouchure, estuaire ou delta.
L'Angola compte un total de 6 152 fleuves qui forment les 47 bassins hydrographiques du pays. Les spécialistes pensent que, dans un avenir pas trop lointain, ce potentiel sera la matière première la plus importante du pays - dépassant le pétrole.
Sur les 6.152 fleuves du pays, dont la longueur totale est de 154 035,44 km, se distingue le Kwanza, le principal du pays, dont le nom a été accordé à la monnaie nationale. Le fleuve Kwanza a 1 190,55 km de long, mais seulement 240 km navigables.
Ce fleuve prend sa source à Mumbué, province de Bié – centre-sud de l'Angola, et s'étend jusqu'à Luanda – sur la côte du pays, devenant une importante source de survie pour les populations des régions qu’il traverse.
Parmi les principaux angolais figurent le fleuve Cubango avec 975 km (source Serra de Moco, Huambo), le Cunene avec 800 km, prend sa source dans la province de Huambo, et enfin le Zaïre avec 150 km de long (source en RDCongo), tous navigables.
Le pays est la source de grands fleuves d'Afrique, tels que le Kwanza, le Cubango et le Zambèze, et détient cinq bassins hydrographiques internationaux ou transfrontaliers, à savoir Cunene, Cuvelai, Cubango/Okavango, Zaïre/Congo et Zambèze, tous partagé avec la République de Zambie, le Zimbabwe, la Namibie et le Botswana.
Des six principaux bassins versants du pays, dont les transfrontaliers, le Kwanza est le seul exclusivement angolais, car tous les autres communiquent avec les pays de la région du Sud d’Afrique (Zambie, Zimbabwe, Namibie et Botswana).
Les bassins fluviaux du Zaïre (Congo), du Kwanza et du Zambèze, selon l'Institut national des ressources en eau, ont le plus grand nombre de rivières, avec un total de 1394, 1020 et 589 rivières, respectivement.
Régions avec plus de ressources en eau
Les régions du centre et du nord de l'Angola ont toujours été les mieux desservies en termes d'abondance d'eau, selon le directeur de l'Institut national des ressources en eau, Quintino Manuel, mais le sud et la côte ont toujours été déficients en ressources en eau.
Elles constituent l'éventail des provinces les mieux desservies en termes de ressources en eau, Bié, Huambo, Cuanza Norte et Cuanza Sul, Uíge, Luanda, Malanje, Moxico et Cuando Cubango.
La stratégie de l'Institut national des ressources en eau est de transférer l'eau des zones d'abondance vers les moins favorisées.
Sécheresse dans le sud
Le phénomène de sécheresse dans le sud de l'Angola affecte les provinces de Cunene et Huíla. Et, soit dit en passant, le Ministère de l'Energie et de l'Eau met en œuvre, à travers l'Institut national des ressources en eau (INRH, sigle en portugais), différents projets structurants dans les localités de Cuvelai et Ndue dans le cadre des actions d'atténuation les effets de la sécheresse.
A ce sujet, deux projets structurants sont prévus pour atténuer la sécheresse à Cunene, d'une valeur de 630 millions de dollars, qui comprend la dérivation des flux.
L'INRH pointe le Projet 1 - Transfert d'eau de la rivière Cunene à travers la section Cafu vers les localités de Ndombondola et Namacunde, et le Projet de transfert d'eau de la rivière Cunene dans la section Cafu vers les localités d'Ombalayomungo, Ndombondola et Namacunde.
Jusqu'en septembre 2021, l'exécution physique du lot 1 était d'environ 61 %, du lot 2, de 52 %.
L'inauguration de ces projets est prévue le 4 avril, dont l'objectif est de créer des infrastructures offrant une sécurité hydrique afin qu'en cas de sécheresse, il y ait une réserve pour répondre aux besoins en eau du bétail, des populations et de l'activité agricole.
Ces dernières années, le pays a été en proie à une grave sécheresse, car le niveau des précipitations était inférieur à la moyenne historique, qui est calculée à 20 ans.