Bruxelles - Le Président français Emmanuel Macron a rejeté vendredi la demande de la junte militaire au pouvoir à Bamako de retirer "sans délai" les soldats français du Mali et a mis en garde contre toute menace pour leur sécurité.
"Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et celle-ci sera appliquée dans les règles de l'art pour garantir la sécurité de la mission onusienne et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité", a prévenu le chef de l'Etat, lors d'une conférence de presse à l'issue du 6e sommet Union européenne/Union africaine (UE/UA) à Bruxelles.
L'opération française sera repositionnée au Niger, a ajouté Emmanuel Macron.
La junte au pouvoir à Bamako a appelé vendredi à "retirer sans délai" ses troupes du Mali, au lendemain de l'annonce par Paris et ses partenaires d'un retrait progressif au cours des prochains mois.
Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement militaire installé, le colonel Abdoulaye Maiga, a qualifié l'annonce du retrait français de "violation flagrante" des accords entre les deux pays.
"La MINUsma [Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali] pourra-t-elle rester au Mali ? Qui garantira sa sécurité ?", a demandé le président de l'Union africaine, Macky Sall, du Sénégal.
"La MINUsma est une force de maintien de la paix. Ce sont des casques bleus. Ils n'ont ni l'équipement ni le mandat pour mener une guerre. Qui va les protéger ?", a insisté le chef de l'Etat sénégalais.
L'Union européenne (UE) compte 600 personnes sur deux missions de formation, dont une militaire, au Mali.
La Minusma, créée en 2013 après le déclenchement de l'indépendance et des insurrections "djihadistes" l'année précédente, emploie plus de 12 000 soldats au Mali.
C'est la mission la plus meurtrière au monde pour les casques bleus, avec plus de 150 morts dans des actes hostiles.