Luanda - L'Angola a réaffirmé mardi, à Addis-Abeba, en Ethiopie, sa position de principe de condamnation sans équivoque de toute forme de changement anticonstitutionnel de gouvernement et a exprimé sa préoccupation face au retour de ce fléau dans certaines régions du continent africain.
La présentation a été faite par le représentant permanent de l'Angola auprès de l'Union africaine (UA), Miguel Bembe, lors de la 1226ème réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'organisation continentale, tenue en format virtuel, dont le thème était centré sur le constitutionnalisme dans Démocratie et dans la gouvernance.
Le diplomate angolais a souligné que la nouvelle vague de coups d'État qui frappent le continent est le reflet d'une certaine incapacité des États à répondre aux causes profondes qui motivent les conflits, l'insécurité et l'effondrement des aspirations de leurs citoyens.
Dans ce contexte, il a appelé les communautés économiques régionales/mécanismes régionaux à renforcer les mesures visant à résoudre les problèmes susmentionnés, en créant les conditions nécessaires au retour le plus rapide possible à l'ordre constitutionnel dans les pays concernés, à travers la mise en œuvre effective et accélérée des Système d'alerte précoce et de l'action des respectifs sous-comités de sanction.
Il a rappelé que depuis 2020, l'Union africaine sanctionne certains États membres pour non-respect des normes constitutionnelles, des valeurs démocratiques et de la coexistence pacifique.
L'ambassadeur Miguel Bembe a défendu que la démocratie, en tant que système de gouvernance, repose sur les principes essentiels de participation populaire, de respect des droits de l'homme, de transparence et de responsabilité.
«Par ailleurs, les principes démocratiques, qui sont l'un des vecteurs essentiels du développement économique et social, fondés sur une bonne gestion des ressources et des politiques publiques plus adaptées aux besoins de la population, garantissent les droits humains fondamentaux, limitant les inégalités et les injustices, et contribuent à la stabilité politique, à travers la participation des citoyens et la création de mécanismes pacifiques de résolution des conflits et de transition du pouvoir », a-t-il dit.
Il a ajouté que le constitutionnalisme fait référence à l'idée selon laquelle un pays doit être gouverné conformément à une Constitution, qui est un ensemble de règles et de principes fondamentaux qui définissent les pouvoirs et responsabilités du gouvernement, ainsi que les droits et libertés des citoyens.
« En respectant la Constitution, les dirigeants doivent agir dans les limites fixées par la Constitution, assurant ainsi l'État de droit et la protection des droits individuels », a-t-il souligné.
Le diplomate a conclu que la démocratie n'est pas un idéal lointain pour l'Afrique, après avoir souligné la nécessité d'établir des pratiques gouvernementales transparentes et responsables qui respectent les valeurs démocratiques, dans le cadre de la mise en œuvre d'instruments juridiques pour lutter contre la corruption et les abus de pouvoir, promouvoir la participation citoyenne, garantir la liberté d'expression et assurer la responsabilité des dirigeants.
ART/SB