La mise en place d'un cessez-le-feu permanent en Ethiopie "va être très difficile" après la guerre "affreuse" de ces deux dernières années, a prédit vendredi le chef de la diplomatie européenne lors d'une réunion du G7.
La trêve annoncée mercredi entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré pour mettre fin à la guerre très meurtrière au nord du pays est certes "une bonne nouvelle", a déclaré Josep Borrell à des journalistes en marge de cette réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, dans cette ville de l'ouest de l'Allemagne. Mais "un cessez le feu permanent doit maintenant être conclu (...) cela va être très difficile après la guerre affreuse de ces deux dernières années", a-t-il dit. "Faire la paix est plus facile que faire la guerre", a-t-il regretté.
L'Union européenne est prête à aider "l'Union africaine dans ses efforts pour rétablir la paix, la réconciliation et la relance" du pays, a-t-il ajouté.
Tout en saluant la trêve, il a estimé qu'il fallait aussi avoir une pensée pour les "dizaines de milliers, certains chiffres parlent de plus de 100.000, personnes qui ont été tuées et celles victimes d'atrocités (...)".
"Le monde regarde aujourd'hui vers l'Ukraine, mais ce qui s'est passé en Ethiopie est certainement la pire crise humanitaire et la pire guerre de ces deux dernières années", a souligné le responsable.
L'accord de cessez le feu a été conclu moins de 48 heures avant le deuxième anniversaire du déclenchement du conflit, après neuf jours de discussions sous l'égide de l'Union africaine à Pretoria.
Débutée jeudi, la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 est largement placée sous le signe de la guerre ukrainienne. Au deuxième et dernier jour de leurs discussions, les ministres doivent aussi discuter de la situation en Iran, secoué depuis près de deux mois par des manifestations violemment réprimées, et des relations avec le continent africain.
Sont également invités à Münster les ministres des affaires étrangères du Ghana et du Kenya, ainsi que des représentants de l'Union africaine.
Par Africa Radio avec AFP