La Haye - Les Pays-Bas semblent prêts à entamer lundi un chemin devant déboucher sur la présentation d’excuses officielles pour le rôle de l’État néerlandais au cours des 250 ans de traite d’êtres humains dans ses anciennes colonies, en Amérique du Sud et aux Caraïbes.
Le premier ministre néerlandais Mark Rutte prononcera à La Haye un discours sur l’esclavage, un « moment significatif » selon ses dires, tandis que plusieurs de ses ministres seront présents dans sept anciennes colonies pour « discuter » de la question avec les habitants.
La Vice-première ministre néerlandaise Sigrid Kaag a affirmé lors d’une visite officielle au Suriname la semaine dernière qu’un « processus » allait être entamé et qu’un « autre moment incroyablement important » arriverait le 1er juillet.
Les descendants de l’esclavage néerlandais célébreront alors les 150 ans de la fin de l’esclavage lors d’une célébration annuelle appelée « Keti Koti » (Briser les chaînes) en surinamais.
Mais des informations non confirmées selon lesquelles le gouvernement présentera lundi des excuses officielles suscitent depuis plusieurs semaines une vive controverse aux Pays-Bas et outre-mer.
Des organisations de commémoration de l’esclavage jugent la date du 19 décembre « précipitée » et déplorent le manque de consultation de La Haye, ce qui trahit selon elles une attitude toujours coloniale.
Si elles souhaitent des excuses officielles, elles veulent que celles-ci soient prononcées le 1er juillet 2023.
La première ministre de Sint Maarten, Silveria Jacobs, a déclaré samedi aux médias néerlandais que l’île n’accepterait pas d’excuses néerlandaises si elles sont présentées lundi.
M. Rutte, dans le tourbillon médiatique, n’a pas évoqué ni confirmé l’information. Les médias locaux continuent d’affirmer que « tout indique qu’il s’excusera effectivement » pour le rôle des Pays-Bas dans la traite d’esclaves.