Washington - Le Pentagone a activé dimanche sa flotte aérienne de réserve civile (CRAF) pour la troisième fois dans l'histoire pour accélérer l'évacuation des citoyens américains et de leurs alliés d'Afghanistan alors que les talibans accusent les États-Unis des troubles à l'aéroport de Kaboul, qui ont provoqué des foules et des morts.
C'est la troisième fois dans l'histoire que Washington est contraint de déployer temporairement des avions commerciaux à usage militaire.
Les talibans (un groupe terroriste interdit en Russie et dans d'autres pays), qui ont pris le contrôle du pays il y a une semaine, ont directement blâmé Washington pour l'évacuation chaotique.
"L'Amérique, avec toute sa puissance et ses installations, n'a pas réussi à ramener l'ordre à l'aéroport", a déclaré le chef des talibans Amir Khan Muttaqi, cité par l'agence de presse AFP.
Le leader taliban a comparé la réalité de l'aéroport à "le calme et la paix" qui existent soi-disant dans les zones contrôlées par les insurgés, affirmant qu'"il n'y a que le chaos à l'aéroport de Kaboul".
L'acte d'accusation des talibans est intervenu peu après une nouvelle émeute à l'extérieur de l'aéroport. Au moins sept civils tentant d'entrer dans le terminal ont été écrasés à mort par la foule samedi (21), selon le ministère britannique de la Défense.
Au milieu des scènes tragiques et de la tentative d'accélérer les transports, le Pentagone a annoncé l'activation du premier étage de sa CRAF, un mécanisme rarement utilisé.
Les 18 avions civils ne voleront pas directement vers Kaboul, mais transporteront les personnes évacuées depuis "des lieux temporaires sûrs et des bases improvisées".
Les travaux de transport depuis la capitale afghane se poursuivront à l'aide d'avions militaires.
Créé en 1952 à l'occasion du pont aérien de Berlin après la Seconde Guerre mondiale, la CRAF n'a été utilisée que deux fois avant l'évacuation actuelle : lors de la guerre du Golfe et de l'invasion de l'Irak en 2003.