Le bilan pourrait encore s’alourdir alors que les opérations de secours se poursuivent. Les autorités de Séoul ont fait état de 2 642 personnes portées disparues.
Au moins 153 personnes sont mortes, parmi lesquelles 20 citoyens étrangers, et quelque 134 autres ont été blessées dans une bousculade à Séoul, la capitale sud-coréenne, samedi 29 octobre, lors de festivités d’Halloween, selon un dernier bilan officiel publié dimanche en fin de matinée. Le nombre de victimes pourrait encore s’alourdir alors que les opérations de secours se poursuivent. Les autorités de Séoul ont par ailleurs fait état de 2 642 personnes portées disparues.
Des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le quartier d’Itaewon, connu pour sa vie nocturne, pour faire la fête. La plupart de celles qui ont péri sont des jeunes filles âgées d’une vingtaine d’années, selon le ministère de l’intérieur sud-coréen.
Parmi les étrangers tués figurent des personnes originaires d’Iran, d’Ouzbékistan, de Chine et de Norvège, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Deux Russes figurent aussi parmi les morts, selon l’agence TASS. A ce stade, aucun Français n’a été retrouvé parmi les corps.
Des photographies publiées par Yonhap montraient plus d’une dizaine de personnes gisant dans une rue, des sauveteurs effectuant des massages cardiaques à certaines d’entre elles alors que la police tenait la foule à distance par-delà des cordons de sécurité. Des images vidéo montraient par ailleurs une vingtaine de corps recouverts d’un drap ou d’une couverture. D’autres victimes étaient évacuées sur des civières vers des ambulances.
Enquête sur l’origine du mouvement de foule
A ce stade, il semblerait que de nombreuses personnes, prises dans des mouvements de foule, soient tombées les unes sur les autres dans une rue étroite, a déclaré le chef de la caserne de sapeurs de Yongsan, Choi Sung-beom. Il avait d’abord précisé que 140 ambulances avaient été déployées sur les lieux.
Environ 100 000 personnes, selon les estimations des médias, étaient venues à Itaewon pour cette fête de Halloween, la première à Séoul depuis le début de la pandémie de Covid-19. « La foule attendue à Itaewon n’était pas plus importante que les années précédentes, donc je pense que le personnel déployé l’a été à une échelle similaire [aux événements passés] », a déclaré le ministre de l’intérieur, Lee Sang-min, ajoutant qu’un « nombre considérable » de policiers se trouvaient au même moment dans un autre quartier de la capitale pour encadrer une manifestation importante. Des commerçants établis dans le quartier depuis une trentaine d’années ont dit à l’Agence France-Presse que la foule était cependant d’une taille « sans précédent ».
Le président sud-coréen, Yoon Seok-youl, qui dirige une cellule de crise, a déclaré, dans une adresse télévisée à la nation, que, « dans le centre de Séoul, est survenue une tragédie, un désastre qui n’aurait pas dû se produire ». Le gouvernement « enquêtera rigoureusement sur la cause » du drame « pour s’assurer qu’un tel accident ne se reproduise plus », a-t-il promis.
Le maire de Séoul, Oh Se-hoon, qui se trouvait en visite en Europe, a, quant à lui, décidé de revenir précipitamment en raison du drame, selon l’agence Yonhap.
Emotion internationale
Le président de la République française, Emmanuel Macron, a exprimé samedi soir, sur Twitter, « une pensée émue pour les habitants de Séoul et pour l’ensemble du peuple [sud-]coréen ». « La France est à vos côtés », a-t-il ajouté, alors que sa première ministre, Elisabeth Borne, a fait part dans un tweet de sa « très vive émotion suite au terrible drame qui touche Séoul ».
Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a envoyé ses condoléances à Séoul. « Nous pleurons avec le peuple de la République de Corée et adressons nos vœux de prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés », a-t-il déclaré dans un communiqué, ajoutant que les Etats-Unis « se tiennent au côté de la Corée du Sud pendant cette période tragique ».
« Je suis terriblement choqué et profondément attristé [par cet accident] qui a pris trop de vies précieuses, y compris celles de jeunes gens qui avaient l’avenir devant eux », a déclaré pour sa part le premier ministre du Japon, Fumio Kishida.
Le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, a également présenté ses « profondes condoléances » dans un message adressé au président sud-coréen.
Le Monde avec AFP et Reuters