Le gouvernement colombien a conclu un cessez-le-feu de six mois avec les cinq principaux groupes armés opérant dans le pays - la guérilla de l'ELN, les dissidents des FARC et des gangs de trafiquants de drogue, a annoncé le président Gustavo Petro sur le fil twitter.
« Nous avons convenu un cessez-le-feu bilatéral avec l'ELN, la Segunda Marquetalia, l'Etat-major central, les AGC (Autodéfense gaïtanistes de Colombie) et les forces d'autodéfense de la Sierra Nevada, du 1er janvier au 30 juin 2023, dont la prolongation dépendra des progrès réalisés dans les négociations », a affirmé le chef de l'Etat dans un tweet diffusé à la veille du Nouvel An.
La trêve conclue bilatéralement était le principal objectif du gouvernement dans le cadre de son initiative de « paix totale » pour mettre fin au conflit qui persiste malgré la dissolution des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en 2017. Le président Gustavo Petro l'avait annoncé lors de sa campagne électorale.
Négociations en cours avec l'ELN et les dissidents des FARC
En novembre, des négociations ont été relancées avec l'ELN (Armée de libération nationale), dernière guérilla constituée comme telle encore active en Colombie alors que les FARC ont signé un accord de paix en 2016. L'ELN a été fondée en 1964 par des syndicalistes et des étudiants sympathisants d'Ernesto « Che » Guevara et de la révolution cubaine. Les discussions se tiennent au Venezuela et des « gages de confiance » ont rapidement été échangés comme par exemple la conclusion d'un premier accord sur les peuples autochtones.
Parallèlement, des « dialogues exploratoires » séparés se déroulent entre des délégués de M. Petro et les groupes Segunda Marquetalia et Etat-major central, dissidents des FARC qui n'ont pas déposé les armes.
Et les milices de narcotrafiquants
Fin août, Gustavo Petro avait annoncé une nouvelle approche de la lutte contre le trafic de narcotiques. Et pour commencer, il avait tendu la main aux membres des cartels colombiens et des guérillas qui se financent grâce à la drogue. Des discussions sont désormais engagées avec les milices d'Autodéfense gaïtanistes de Colombie (AGC), constituées de paramilitaires d'extrême droite démobilisés au début des années 2000. Elles sont le bras armé du Clan del Golfo (Clan du Golfe), principal gang de trafiquants de drogue colombien.
Le gouvernement propose « un traitement indulgent du point de vue judiciaire » aux membres de groupes armés en échange de leur démantèlement, a récemment expliqué à l'AFP Iván Cepeda, sénateur pro-gouvernemental et négociateur avec les rebelles.
Selon l'ONG Indepaz (Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz), près de 90 groupes politiques et/ou criminels opèrent aujourd'hui en Colombie, comptant au total 10.000 hommes armés. En 2022, Indepaz a comptabilisé près d'une centaine de massacres dans lesquels ces groupes seraient impliqués.
Source: RFI