Lubango (Angola) - Deux braconniers, âgés de 30 et 34 ans, ont été arrêtés mercredi, dans la ville de Lubango, province de Huila, en possession d'un jaguar tué dans le Parc National d'Iona, à Namibe.
La chasse en Angola est interdite dans les zones de conservation, telles que les réserves naturelles ou les parcs nationaux, dans les écosystèmes et les habitats protégés des espèces migratrices, dans les points d'eau et les lieux de couchage des oiseaux, et le jaguar est l'un des animaux en voie d'extinction, donc, protégé.
Les suspects, avec l'animal (femelle), qui semble avoir deux ans, ont été surpris par des agents de la Police Nationale dans le quartier de Nambambi, à la périphérie de la ville, alors qu'ils envisageaient de le vendre à des citoyens étrangers d'origine asiatique, pour 120 mille kwanzas.
Se confiant ce jeudi à l'Angop, le porte-parole par intérim de la Police de Huíla, l'inspecteur principal José Nongava, a déclaré que, lors de l'interrogatoire, les chasseurs ont déclaré avoir attrapé l'animal mardi, à l'aide d'un piège, et l'avoir amené à Lubango où ils ont des clients.
Il a indiqué que la police enquête pour savoir si c'est la première fois qu'elle pratique une telle pratique, quels types d'animaux sont victimes et pour localiser d'éventuels clients, afin qu'ils puissent également être tenus responsables.
L'Angola a adhéré à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), qui interdit l'abattage d'espèces menacées, à travers le décret exécutif 469/15 du 13 juillet, qui vise à éliminer l'abattage aveugle d'animaux et le commerce d’espèces, mortes ou vivantes.
Cadre juridique
La Loi fondamentale sur l'environnement (LBA) de l'Angola consacre quatre types d'instruments de protection de l'environnement, notamment formatifs (éducation environnementale), préventifs (domaines de protection de l'environnement, évaluation de l'impact environnemental, licence environnementale), répressifs (audits, délits et délits environnementaux) et réparations ( responsabilité civile et assurance environnementale).
Cet instrument juridique pointe également un triple aspect de la responsabilité, notamment civile (articles 23, 27 et 28), délictuelle et pénale (article 29).
La nouvelle Loi fondamentale sur les forêts et la faune sauvage prévoit quatre régimes de chasse dans le pays, dont un de subsistance, gratuit, sans permis et couvrant uniquement les petits animaux.
Selon la législation promulguée fin janvier 2017, la chasse de subsistance implique l'utilisation des ressources fauniques des terres rurales à des fins alimentaires, vestimentaires, pharmaceutiques, médicinales et culturelles.
Les individus et les familles des communautés rurales ont le droit de pratiquer la chasse de subsistance dans leur localité de résidence, selon la nouvelle loi, qui souligne que cette modalité est uniquement destinée à la chasse au petit gibier.
Par ailleurs, et sans préjudice des dispositions relatives à l'aménagement forestier et faunique et au régime des zones de conservation, l'exercice du droit à la chasse de subsistance est gratuit et n'est soumis à aucune autorisation préalable.
Les trois modalités restantes, conformément à la même législation, nécessitent un permis de chasse et un autre permis pour l'usage et le port d'une arme de chasse.
Outre la chasse de subsistance, ce régime prévoit une chasse utilitaire, qui implique la capture ou l'abattage d'animaux sauvages à des fins de régulation de la population, ainsi que la production et la vente de viande.
Sont également possibles la chasse récréative ou sportive, pratiquée par des chasseurs résidents ou non-résidents, à des fins de tourisme de chasse, et la chasse scientifique, en l'occurrence par des instituts de recherche nationaux ou étrangers, publics et privés, ou par des personnes physiques, uniquement à des fins d'études.
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