Trois personnes sont mortes d’Ebola en Ouganda, portant à quatre le nombre de victimes depuis trois jours et l’annonce par les autorités de la présence d’une "épidémie" dans le centre du pays, a indiqué vendredi le ministère de la Santé.
"Ces dernières 24 heures, (…) trois nouveaux décès ont été enregistrés", a assuré le ministère dans un communiqué. Tous les décès et les cas ont été enregistrés dans le district de Mubende, à environ 150 kilomètres à l'ouest de la capitale Kampala. Un total de 11 cas confirmés ont également été recensés, selon le ministère de la Santé, qui a souligné que 58 cas contacts ont été identifiés.
Emma Ainebyoona, porte-parole du ministère de la Santé, a déclaré à l'AFP que des "restrictions de voyage pour les travaux non essentiels dans le district de Mubende, épicentre de l'épidémie, ont été imposées".
Les autorités sanitaires de ce pays d'Afrique de la région des Grands lacs avaient annoncé mardi le décès d'un homme de 24 ans à cause d'Ebola, une première depuis 2019. Le cas de la personne décédée provenait d'une souche "relativement rare" dite soudanaise, qui n'avait plus été signalée en Ouganda depuis 2012, avait annoncé mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L'Ouganda a déjà connu des épidémies d'Ebola, maladie qui a fait des milliers de morts à travers l'Afrique depuis sa découverte en 1976 en République démocratique du Congo voisine. Les derniers cas recensés dans le pays datent de 2019, avec au moins cinq morts, après que le "virus a été importé de la RDC qui luttait contre une importante épidémie dans sa région du nord-est" selon l'OMS. Lors d'une précédente épidémie en 2000, 200 personnes avaient trouvé la mort.
La ministre de la Santé Jane Ruth Aceng Ocero avait indiqué mardi à l'AFP que les autorités avaient commencé à vacciner des "travailleurs de première ligne" (agents de santé, personnels de sécurité, agents de l'immigration et des douanes) dans les zones frontalières avec la RDC. "Nous avons déployé 12.000 doses de vaccin et nous attendons 10.000 doses supplémentaires ce mois-ci pour contrôler une éventuelle propagation d'Ebola dans le pays", avait annoncé Mme Aceng.
Un cas d'Ebola avait également été signalé en août dans la province congolaise du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda et de l'Ouganda, moins de six semaines après qu'une épidémie dans l'est de la RDC – la 14e de l'histoire du pays – avait été déclarée terminée.
Entre 41% et 100% de mortalité
La maladie à virus Ebola est souvent mortelle, mais des vaccins et traitements existent désormais contre cette fièvre hémorragique, qui se transmet à l'homme par des animaux infectés.
La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements et diarrhées. Les personnes infectées ne deviennent contagieuses qu'après l'apparition des symptômes, après une période d'incubation allant de 2 à 21 jours.
La maladie présente six souches différentes, dont trois (Bundibugyo, Soudan, Zaïre) ont déjà provoqué de grandes épidémies. "Les taux de mortalité de la souche soudanaise ont varié de 41% à 100% lors de flambées passées", a expliqué l'OMS.
Si les campagnes de vaccination ont été efficaces pour contrôler la propagation d'Ebola lors de récentes épidémies en RDC, "ce vaccin n'a été approuvé que pour protéger contre la souche Zaïre", souligne l'OMS. "Un autre vaccin produit par Johnson et Johnson pourrait être efficace mais n'a pas encore été spécifiquement testé contre la souche soudanaise", précise l'organisation.
La flambée la plus meurtrière sur le continent a eu lieu entre 2013 et 2016 en Afrique de l'Ouest et a fait plus de 11.300 morts.
Par VOA avec AFP