Khartoum - Des milliers de manifestants soudanais ont réclamé samedi un « gouvernement militaire » pour assurer la transition jusqu’aux premières élections après 30 ans de dictature, et sortir le pays du marasme politique et économique, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« C’est l’armée qui nous donnera notre pain », ont-ils scandé devant le palais présidentiel de Khartoum où siègent actuellement des autorités de transition gérées conjointement par militaires et civils.
« Il nous faut un gouvernement militaire, le cabinet actuel a échoué et seule l’armée peut nous apporter la justice et l’égalité », a renchérit auprès de l’AFP Abboud Ahmed, un agriculteur qui se décrit lui-même comme « pauvre ».
Yahya Mohieddine, venu de sa province du Nord, brandissait, lui, une pancarte réclamant « le limogeage du gouvernement » emmené, depuis la chute d’Omar el-Béchir en 2019, par le technocrate Abdallah Hamdok.
Vendredi soir, près d’un mois après un coup d’État manqué, ce dernier a dénoncé des « divisions profondes » entre civils et militaires mais aussi au sein même de ces deux blocs. Pour lui, la transition traverse sa crise « la plus dangereuse » et la voie vers la démocratie est menacée.