Malanje (Angola)- La Médiatrice de Justice de l'Angola, Florbela Araújo, a défendu ce mardi, à Malanje, la création de centres de rééducation pour mineurs dans les 18 provinces du pays, pour sauvegarder le bien-être physique et moral des enfants en conflit avec la loi.
Elle a souligné qu'aucun mineur en conflit avec la loi ne devrait être incarcéré avec des adultes, d'où la nécessité de créer des conditions pour qu'ils se trouvent dans un lieu différent.
Florbela Araújo a fait cette déclaration lors de sa conférence sur le rôle du Médiateur de Justice dans la défense des droits de l'enfant, destinée aux membres du Gouvernement, aux magistrats judiciaires et du ministère public, aux administrateurs municipaux, aux directeurs provinciaux, aux autorités traditionnelles et aux étudiants.
Selon la juge, la réalité prouve que la cohabitation entre enfants et adultes dans les établissements pénitentiaires, au lieu de les réhabiliter, les rend plus enclins à commettre des délits, en raison de leur coexistence avec des personnes particulièrement dangereuses.
Lors de sa thèse, elle a appelé au renforcement des mécanismes de protection des droits des enfants au sein de la famille et au contrôle des agissements des mineurs, afin qu'ils ne soient pas la cible de pratiques portant atteinte à leur intégrité physique et morale.
Elle a dénoncé la négligence de certains parents et tuteurs en matière d'éducation des mineurs, une situation qui les rend vulnérables à des pratiques préjudiciables à leur développement intégral.
Dans ce contexte, elle a souligné certaines mesures de protection des enfants qui peuvent être appliquées dans les familles, telles que la présence physique, l'imposition de règles de conduite, les tests psychologiques, la réprimande, la liberté surveillée, entre autres, qui contribuent à empêcher les enfants de s'égarer.
Par ailleurs, elle a affirmé que le Bureau du Médiateur de Justice continue de mettre l'accent sur la sauvegarde des droits de l'enfant, disposant à cet effet d'un Département des segments sociaux vulnérables, d'une Commission permanente chargée de protéger les droits de l'enfant, en plus d'une ligne d'assistance gratuite pour les enfants, les personnes âgées et autres personnes sans défense.
À son tour, le vice-gouverneur de Malanje pour le secteur politique, économique et social, Franco Mufinda, a déploré l'augmentation des cas de violation des droits de l'enfant dans la province, enregistrant au premier trimestre de cette année, 480 cas, dont 44 sont renvoyés devant le tribunal pour mineurs, l'accent étant davantage mis sur l'exploitation des enfants, les abus sexuels, les accusations de sorcellerie et l’abandon familial.
Face à ce phénomène, le gouvernant a appelé à la mobilisation sociale pour lutter contre les pratiques qui compromettent la croissance saine des enfants, soulignant que le gouvernorat de Malanje adopte des actions visant à défendre les droits, libertés et garanties des enfants, à travers des lois contre le travail, les abus et le mariage des mineurs, entre autres mesures.
Il a également souligné les campagnes publiques de moralisation sur les droits des enfants, la création de lignes téléphoniques pour signaler les cas de maltraitance et d'exploitation des enfants et les programmes de soutien aux victimes, comme autres moyens de protéger les enfants.
La médiatrice de Justice travaille depuis lundi (10) à Malanje, dans le cadre de son programme d'évaluation du fonctionnement du Bureau du Médiateur de Justice dans la province et effectue ensuite mercredi des visites aux établissements pénitentiaires, aux unités hospitalières, aux foyers pour enfants et aux organes gouvernementaux de l'Intérieur, suivi d’audiences aux citoyens.
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