Luanda - Les députés de l'Assemblée nationale ont estimé mardi, à Luanda, que le député Manuel Rabelais, accusé de crimes de détournement de fonds, de violation des règles d'exécution du plan et du budget, de réception indue d'avantages et de blanchiment d'argent, jouit du principe de la présomption d'innocence.
L'Assemblée nationale a approuvé mardi, avec 170 voix pour, aucun contre et aucune abstention, la suspension du mandat et la levée des immunités du député Manuel Rabelais, du MPLA, accusé de ces crimes en tant que directeur du dissout Bureau de revitalisation de la communication institutionnelle et marketing de l’Administration (GRECIMA), entre les années 2016 et 2017.
Outre l'ancien ministre de la Communication sociale, il est également impliqué dans le processus, en tant qu'accusé, Hilário Santos, alors assistant administratif du GRECIMA.
Selon la Constitution de la République, en son article 150, les députés ne peuvent être détenus ou emprisonnés sans autorisation à accorder par l'Assemblée nationale ou, en dehors de sa période normale de fonctionnement, par la Commission permanente, sauf en cas de flagrant délit pour crime punissable avec une peine de prison de plus de deux ans.
Selon le président du PRS, Benedito Daniel, la suspension du mandat du député Manuel Rabelais était nécessaire pour lui permettre de se défendre devant les organes de justice.
"Il est possible que ces causes ne soient pas fondées, c'est pourquoi nous sommes d'avis que le député Manuel Rabelais pourra prouver son innocence, ce qui fait que nous considérons la décision du Parlement comme raisonnable", a-t-il indiqué.
Pour la députée de l'UNITA Arlete Chimbinda, la suspension du mandat de Manuel Rabelais est couverte par le règlement de l'Assemblée nationale.
«L'Assemblée nationale ne doit pas faire obstacle à la justice. Dans le cadre du processus en cours, nos statuts prévoient la levée des immunités pour un député qui fait l'objet d'une enquête pour permettre aux tribunaux de faire leur travail, mais cela ne signifie pas qu'il est coupable », a-t-il déclaré.
De son côté, le député Alexandre Sebastião André, de la CASA-CE, a dit que, jusqu'à preuve du contraire, le principe de la présomption d'innocence prévaut, le parlementaire pouvant prouver son innocence dans les crimes dont il est accusé.