Ondjiva (Angola) - Le coordonnateur de l'Agence Nationale de Lutte contre les Mines de Cunene (ANAM), Mário Satipamba, a jugé préoccupante la situation des mines dans la province, nécessitant un sérieux investissement dans la sensibilisation des communautés pour éviter les accidents.
Dans des déclarations, vendredi, à l'Angop, à propos de la Journée Internationale d'Alerte aux Mines et d'Assistance au Déminage, célébrée le 4 avril, le responsable a défendu la revitalisation des campagnes de sensibilisation sur les dangers des mines dans les zones rurales et périurbaines.
Il a informé qu'à Cunene, 33 zones sont répertoriées pour être déminées dans toutes les municipalités, où le plus grand risque se trouve dans la commune de Môngua, ainsi que 180 personnes sont contrôlées comme victimes des mines.
"Nous avons de nombreuses mines, engins et abus disséminés un peu partout, abandonnés par les différentes armées qui ont traversé la province au cours des différentes périodes de conflit armé", a-t-il souligné.
Cette fois, il a indiqué que l'organisme central envisage de livrer dans les prochains jours du matériel de démonstration pour redynamiser le programme de sensibilisation aux risques liés aux mines, une action qui impliquera les autorités traditionnelles.
Mário Satipamba a dit que la province ne dispose plus de ce type d'affiche depuis cinq ans, considérée comme essentielle pour renforcer les actions de sensibilisation sur les dangers des mines et autres engins explosifs, qui tuent de nombreuses personnes, notamment dans les zones rurales.
Il a indiqué que le travail est actuellement réalisé par des opérateurs de déminage qui, de manière spécifique, mènent des activités d'éducation communautaire et préviennent la population d'éventuels accidents liés aux mines.
Il a fait savoir qu'au cours de l'année 2023, quatre mille 680 personnes ont été sensibilisées sur la prévention des engins explosifs, dont deux mille 943 enfants et mille 737 adultes, visant à réduire les accidents avec les mines.
Il a appelé la population à dénoncer en permanence une fois devant un objet étrange, car certains, par manque de connaissances, lorsqu'ils rencontrent des engins explosifs, tentent de les frapper pour en extraire le mercure qui n'existe pas.
Face aux difficultés financières, de transport et de logistique, il a indiqué que l'ANAM continue de jouer son rôle dans l'encadrement des activités des organismes liés au processus de déminage.
Victimes des mines à Cunene
Il convient de noter que le 27 mars de cette année, un jeune homme de 21 ans est décédé, dans la commune de Chiedi, municipalité de Namacunde, des suites de la déflagration d'un engin explosif de type mortier de 60 mm.
Dans la commune de Môngua, en février 2022, trois personnes d'une même famille qui travaillaient dans une mine sont mortes et deux ont été blessées, victimes d'une mine antichar.
En 2020, cinq autres personnes sont mortes dans l’explosion d’une mine antichar alors qu’elles circulaient sur une route en rentrant chez elles, sur une moto à trois roues.
Au cours de l'année qui vient de se terminer, 47 mines antichar, une mine antipersonnel, 122 engins explosifs, 229 munitions et huit mille 701 métaux divers ont été collectés à Cunene, permettant le nettoyage de quatre millions 592 mille mètres carrés.
Dans la province, il y a 32 zones suspectées de mines, dans les municipalités de Cuanhama (11), Cahama (10), Cuvelai (six), Ombadja (quatre) et Curoca (une), qui correspondent à une superficie totale d'un million 719 mille 355 mètres carrés.
Actuellement, la province compte trois opérateurs de déminage, notamment la Brigade des Forces Armées Angolaises, la Police des Frontières et le Centre National de Déminage (CND).
La Journée internationale de sensibilisation aux mines terrestres est célébrée chaque année le 4 avril.
La date a été créée par la résolution 60/97 de l'Assemblée générale des Nations Unies, le 8 décembre 2005.
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