Le président italien Sergio Mattarella a été réélu samedi au terme d'un marathon parlementaire qui a mis au jour les profondes divisions entre les partis au gouvernement dans une période charnière pour la reprise post-Covid.
Âgé de 80 ans, le président Mattarella avait dit à plusieurs reprises qu'il ne comptait pas continuer dans ses fonctions mais, dans la journée, il a fait connaître aux chefs de groupes parlementaires sa volonté de se mettre à disposition. Un tel scénario assure la stabilité au sommet de l'État en maintenant Mario Draghi, un moment donné favori, à la tête du gouvernement, dans un pays en phase de reprise économique.
« Félicitations, cher Sergio, pour ta réélection », a twitté le président français Emmanuel Macron. « Je sais pouvoir compter sur ton engagement pour que vive l'amitié entre nos pays, ainsi que cette Europe unie, forte et prospère que nous sommes en train de bâtir. » Plébiscité, Sergio Mattarella a recueilli 759 voix sur 1 009 sénateurs, députés et responsables régionaux appelés à voter. Les élus présents dans l'hémicycle de la Chambre des députés où se tenait le dépouillement ont longuement applaudi les résultats.
Un nouveau mandat « pour le bien et la stabilité du pays »
Les partis du gouvernement de coalition de Mario Draghi ne sont pas parvenus à s'entendre sur une candidature alternative commune au cours des sept premiers tours de scrutin tenus depuis le 24 janvier et se sont donc tournés vers le juriste italien pour accepter de rempiler et sauver l'exécutif de l'implosion.
Si Mario Draghi, ancien chef de la Banque centrale européenne, faisait figure avant l'élection de favori, les parlementaires craignaient, avec son départ de l'exécutif, de faire exploser la coalition et de provoquer des élections anticipées avant la fin de la législature prévue en 2023.
Le départ de Mario Draghi aurait aussi fragilisé la reprise de la troisième économie de la zone euro et la mise en œuvre des réformes nécessaires pour bénéficier des dizaines de milliards d'euros du plan européen de relance post-Covid, dont l'Italie est la première bénéficiaire.
Selon la presse, Mario Draghi a longuement rencontré le chef de l'État samedi pour tenter de le convaincre d'accepter un nouveau mandat « pour le bien et la stabilité du pays ». Rien n'empêchait Sergio Mattarella de refuser, et s'il est élu pour un nouveau mandat de sept ans, il peut évidemment démissionner quand il l'entend. Le poste de président est en Italie largement protocolaire, mais il a un rôle important en cas de crise politique, dans un pays dont le paysage politique est très morcelé. C'est lui en effet qui a le pouvoir de dissoudre le Parlement, de nommer le Premier ministre et il peut refuser le mandat de gouverner à des coalitions qu'il juge trop fragiles.
Par Le Point avec AFP