Lubango – L'herbier de l'Institut Supérieur de Science de l’Éducation (ISCED) de Huíla a besoin de 80.000 euros pour la recherche et la surveillance des observatoires de la végétation et de la conservation des ressources naturelles et floristiques débutées en 2018.
Cette somme servira à encourager les chercheurs, à financer les études en graduat et en doctorat dans le domaine des observatoires, un projet soutenu par une Université allemande, dans le cadre du partenariat signé avec ISCED/Huíla en 2013.
S'adressant à l'ANGOP, samedi à Lubango, la botaniste Fernanda Lages a souligné que si l’institut parvenait à obtenir ce financement, on pourrait renforcer le travail d'identification, de conservation et d'enregistrement des plantes indigènes de Tundavala, Bicuar et dans le parc Iona.
Au cours des dernières années, ce projet a identifié 6.735 plantes indigènes, 226 plantes non indigènes et quatre espèces, dont certaines sont endémiques, a indiqué la chercheuse.
Selon elle, la mobilisation des ressources externes permettra d'éviter l'arrêt d'activité et de pérenniser le projet des observatoires, car le fonctionnement d’un bon nombre des projets de cette nature a été interrompu faute d'argent.
Il est nécessaire que le projet d'observatoire se poursuive, compte tenu de son importance dans le suivi et les changements possibles de la biodiversité liés à l'activité humaine et aux processus naturels, a-t-elle indiqué.
Selon la source, le modèle d'observatoire de la biodiversité a été créé par un groupe de scientifiques allemands il y a deux décennies et mis en œuvre dans plusieurs pays africains, d'abord au Maroc et au Burkina Faso, alors que l'Angola et la Zambie étant les derniers à s’adhérer à ce Réseau observatoire en Africain.
Les observatoires sont des espaces ouverts d'un kilomètre carré et se trouvent à proximité de zones en cours de modification ou dans certains espaces d’intérêt biologique.
"Chaque année, nous sommes appelés à faire une enquête sur la biodiversité dans chacun de ces observatoires et ces résultats annuels proviennent d'une série chronologique de données", a-t-elle expliqué.
La botaniste a fait savoir que les observatoires affichaient également un ensemble de données sur d'éventuels changements ou non de la biodiversité dus aux changements climatiques provoqués par l'action humaine, ainsi chaque observatoire dispose d'une station météorologique qui permet d'associer ces changements.
Ces stations, selon la chercheuse, fournissent des données en temps réel sur les conditions climatiques dans les régions des observatoires. Par conséquent, les études sur la biodiversité doivent se poursuivre, en maintenant les stations fonctionnelles afin que les données climatiques puissent être obtenues dans ces domaines.
Cet élément aide également au contrôle des plantes, des mammifères, des oiseaux, des reptiles et des amphibiens de l'ensemble des êtres vivants qui résident dans cette région et qui peuvent ou non changer en fonction du changement à différents niveaux.
Le projet d'observatoire de Huíla a été créé en 2018 et jusqu'à présent a dépensé 76.000 euros, grâce à un financement européen.