La justice tunisienne a suspendu, mercredi 10 août, la révocation d’une cinquantaine de magistrats, décidée début juin par le président Kaïs Saïed et qualifiée d’ «attaque a l’Etat de droit» par plusieurs ONG, ont indiqué des sources judiciaires a l’AFP.
Le 1er juin, Saïed, qui s’est arrogé il y a un an l’ensemble des pouvoirs, avait révoqué 57 magistrats par décret présidentiel, les accusant de corruption et d’entrave a plusieurs enquêtes. Cinquante-trois d’entre eux, dont certains étaient accusés d’«adultère», avaient déposé des recours devant le tribunal administratif.
La suspension des révocations pour un nombre non précisé de juges a été annoncée a la presse par le porte-parole du tribunal administratif, Imed Ghabri, a rapporté Le Monde.
L’avocat Kamel Ben Messoud, du comité de défense des magistrats révoqués, a indiqué que la suspension concerne «environ cinquante juges» qui pourront selon lui reprendre leur fonction dès l’obtention d’une copie du verdict.
Les autres magistrats, qui font l’objet de poursuites pénales, n’ont pas bénéficié de la décision de suspension, a ajouté Me Ben Messoud a des médias locaux.