Ndalatando (Angola) - La procureure adjointe de la République dans la province de Cuanza Norte, Maria Joaquina, s'est dite préoccupée par le manque de professionnels pour le suivi psychologique et l’appui à la réinsertion sociale des détenus, après avoir purgé leur peine.
Dans un entretien exclusif avec l'Angop, la magistrate a affirmé que le manque de psychologues constitue également une contrainte pour la certification de l'état psychologique de certains citoyens, afin d'évaluer leur incommutabilité lorsqu'ils sont impliqués dans des pratiques criminelles.
Maria Joaquina a souligné la nécessité pour les services pénitentiaires de collaborer avec des spécialistes dans le domaine de la psychologie, en vue d'aider à la réinsertion sociale des détenus après avoir purgé leur peine, en particulier ceux touchés par la dépression et les troubles des conduites.
En cas d'extrême nécessité, l'unité pénitentiaire bénéficie du soutien de spécialistes de l'hôpital provincial de Cuanza Norte.
La sous-procureure s'est également inquiétée du niveau de surpopulation de l'unité pénitentiaire provinciale, construite dans les années 1960 pour une population pénitentiaire de 250 détenus, mais qui en abrite actuellement 500.
Pour la responsable, la surpopulation du pénitencier influence négativement l'hébergement et la création de meilleures conditions pour la population carcérale.
Elle a dit qu'il n'y a pas d'excès de détention préventive en instruction préparatoire dans la province, à un moment où le PGR a enregistré, au cours de l'année 2021, plus de 4 mille affaires pénales, dont 2 434 ont été légalisées, étant les délits de vol aggravé, les lésions corporelles et les violences domestiques, les plus ciblées.
À la lumière des stratégies des services pénitentiaires locaux, dans le cadre de l'inclusion des détenus dans des activités d'utilité sociale et de la promotion de l'autosuffisance institutionnelle, le secteur se concentre actuellement sur l'agriculture, à travers la création de deux champs de production, dans la zone de Camuaxi, à 13 kilomètres de Ndalatando (chef-lieu de province), avec 18 hectares, et une autre adjacente à l'unité pénitentiaire, avec trois hectares.
L'unité pénitentiaire prévoit de récolter plus de 41 tonnes de produits au cours de cette saison agricole, contre les 17 tonnes récoltées lors de la saison précédente, qui a impliqué 61 détenus.
L'action de recadrage social de la population carcérale comprend également la mise en place de cours d'alphabétisation jusqu'à la 9e année et l'ouverture de filières professionnelles est également prévue dans le cadre d'un partenariat entre l'Administration pénitentiaire et l'Institut national de formation professionnelle (Inefop).