Benguela (Angola) – La plupart des hôpitaux publics et privés du pays souffrent d'un manque de neurologues pédiatriques, ce qui compromet le diagnostic précoce des troubles du spectre autistique (TSA), prévient la psychologue clinicienne Laurinda Dala Fuxi.
Le TSA est caractérisé comme un trouble du développement neurologique, qui se manifeste généralement à l’âge de trois ans, affectant la communication, le comportement et les interactions sociales.
Actuellement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il y a environ 70 millions de personnes autistes dans le monde.
En Angola, on estime que 575 mille personnes souffrent de ce trouble, dont 157 mille dans la seule province de Luanda.
Dans une interview accordée mardi à l'ANGOP, à Benguela, la psychologue clinicienne et coordinatrice du projet « Florescendo Vidas », considère le manque de médecins spécialistes comme un obstacle majeur au diagnostic clinique et au traitement plus approprié, à travers diverses thérapies.
Bien que le pays compte un peu plus d'un demi-million de personnes autistes, Laurinda Dala Fuxi regrette qu'il n'y ait pas de neurologues pédiatriques dans tous les hôpitaux publics ou centres de santé, d'où le diagnostic tardif des TSA.
Selon elle, le manque de services de neurologie dans le réseau public constitue un problème grave, car l'Angola ne compte que 15 spécialistes nationaux et 17 expatriés, la majorité à Luanda.
Elle a toutefois mentionné que seuls les services de neurologie de deux hôpitaux mère-enfant, notamment « David Bernardino » et « Dr. Manuel Pedro Azancot de Menezes», à Luanda, a des consultations pour le diagnostic de l'autisme.
Outre les hôpitaux publics, qu'ils soient de 1er ou 2e niveau, Laurinda Dala Fuxi souligne également le manque de professionnels en neurologie dans les cliniques, donc aucune condition pour diagnostiquer l'autisme dans le réseau privé.
« Il y a des parents qui ne peuvent même pas faire diagnostiquer leurs enfants, car il y a toujours une liste d'attente énorme », explique la responsable du projet « Florescendo Vidas », qui, en pratique, forme les familles et les enseignants à mieux s'occuper des enfants autistes.
En ce sens, la psychologue clinicienne soutient qu'il est nécessaire de disposer de professionnels qualifiés dans n'importe quelle unité hospitalière du pays, pour améliorer la prise en charge des patients atteints des TSA.
JH/CRB/SB