Addis-Abeba – Le 38e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), qui a eu comme point culminant l’accession à la tête de l’organisation par le président João Lourenço, s’est terminé dimanche soir, à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Lors de cette conférence qui a débuté samedi dans la capitale éthiopienne et siège de l'UA, João Lourenço a reçu le maillet qui symbolise la présidence de l'organisation continentale des mains de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouan.
Après sa prise de fonctions, le chef de l'État angolais a considéré que son accession à la présidence de l'Union africaine était une victoire pour les Angolais.
C'est la première fois que l'Angola dirige les destinées de l'organisation continentale, fondée en 1963, pour laquelle « les Angolais doivent être fiers», a-t-il souligné.
Dans son discours d'acceptation de la présidence, João Lourenço a déclaré qu'il avait l'intention de lancer un vaste plan pour attirer les investissements et lever d'importantes ressources financières auprès des principaux partenaires internationaux, pour mettre en œuvre des projets liés à la construction d'infrastructures sur le continent.
Il a dit que dans cette première présidence de l'Angola, le pays examinera de près les principaux problèmes de l'Afrique et mettra son expérience au service de l'organisation dans la recherche de solutions aux questions liées à la paix et à la sécurité et veillera à la mise en œuvre, par les États membres, de politiques économiques et sociales qui favorisent le progrès et le développement du continent.
Pour João Lourenço, l'opérationnalisation de manière pratique de la question de la justice pour les Africains et les Afro-descendants à travers les réparations, qui constitue la devise choisie pour cette année et, aussi, celle que l'Angola a choisie pour sa présidence, est centrée sur l'importance de l'investissement dans les infrastructures comme facteur de développement de l'Afrique.
Selon lui, la combinaison de ces deux aspects peut conduire les États membres à construire un canal de communication et de dialogue avec les partenaires internationaux, ce qui leur fera comprendre l’importance et l’avantage de coopérer avec une Afrique développée, industrialisée, capable de vaincre la faim, la pauvreté, la misère et le chômage, réduisant ainsi la probabilité de conflits armés et d’immigrants illégaux à proximité de ses frontières.
Il a souligné la construction, dans chacun des États, d'infrastructures telles que des routes et des chemins de fer, des ports et des aéroports, des centrales électriques et les lignes de transport et de distribution respectives, comme une voie ouverte pour l'industrialisation du continent et l'amélioration des conditions de vie de la population.
João Lourenço a admis, dans des déclarations à la presse, que c’est un mandat avec de nombreux défis, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité, car le continent traverse une période difficile en termes de paix et de sécurité, mais pas seulement cela, c'est aussi un défi en termes d'essayer de stimuler autant que possible les économies des pays.
« Nous nous efforcerons avant tout de chercher à mobiliser des ressources pour les infrastructures qui manquent à notre continent », a-t-il dit.
Il a soutenu que, pour stimuler l’économie, le continent a besoin avant tout de routes et de voies ferrées, ainsi que de compagnies aériennes qui opèrent d’un pays à l’autre, afin d’éviter de devoir voyager vers d’autres continents pour ensuite revenir en Afrique.
« L’accent sera donc mis sur les infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires et surtout énergétiques », a-t-il rappelé.
Le sommet a également élu les membres de plusieurs organes de l'UA, notamment le président de la Commission de l'Union africaine, le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf.
Dans la capitale éthiopienne, João Lourenço a participé à une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine, qui a discuté de la situation en RDC et au Soudan, présidée par le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, en sa qualité de président du CPS pour le mois de février, qui s'est dit préoccupé par les plus de 15 millions de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire urgente.
La réunion, à laquelle a assisté le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a noté les absences des présidents du Rwanda, Paul Kagame, et de la RDC, Félix Tshissekedi, représentés par les chefs de la diplomatie des deux pays, respectivement Olivier Nduhungirehe et Thérèse Kayikwamba Wagner.
João Lourenço a tenu des réunions avec plusieurs entités, notamment les présidents du Mozambique, Daniel Chapo, du Congo, Denis Sassou Nguesso, du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre égyptien, Mostafa Kamal Madbouly, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et le président sortant de la Commission de l'UA, Moussa Kamal.
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