Luanda - L'amendement de la loi sur le VIH-Sida permettra de renforcer les droits et les garanties constitutionnels des personnes vivant avec le virus, a déclaré lundi, à Luanda, la consultante juridique Roquiana Gunza.
Intervenant à l'atelier sur "Les progrès de la médecine dans la lutte contre le VIH et le SIDA" et sur "l'Audition publique sur la mise à jour du cadre juridique du VIH/SIDA", elle a affirmé que le changement se limiterait, entre autres aspects, aux avancées scientifiques, langage discriminatoire, attention portée aux soins complets, au devoir civique et à la criminalisation.
En ce qui concerne la criminalisation, il a dit que le nouveau code pénal entraîne une criminalisation excessive et que, selon les règles des droits de l'homme, « c'est un excès qui nuit à la réponse au VIH, car il existe des moyens d'effet moins graves et plus efficaces ».
Selon le représentant adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Angola, Gabriel Dava, la loi actuelle sur le VIH/SIDA, approuvée le 1er novembre 2004, ne répond plus aux exigences scientifiques actuelles.
Pour le responsable, même si son approbation garantissait des progrès considérables et importants dans l'amélioration de la vie des personnes en matière de prévention et de réponse au VIH, cette avancée reposait sur les preuves scientifiques disponibles à l'époque.
Gabriel Dava suggère d'actualiser la vision sur la voie à suivre pour la révision de la loi. « Nous disposons de preuves nouvelles et importantes de ce qui fonctionne et de ce qui crée des problèmes imprévus en matière de prévention et de réponse au VIH et pour les populations affectées », a-t-il souligné.
Il a fait savoir que les recommandations de l'évaluation de l'environnement juridique du VIH et du droit à la santé sexuelle et reproductive (LEA), indiquent que l'un des facteurs qui augmentent la vulnérabilité de groupes spécifiques est la forte stigmatisation et discrimination, qui créent des obstacles et affectent l’accès aux services de santé.
Il a mentionné que le PNUD soutient que la loi sur le VIH est une loi de droits, car une criminalisation excessive augmente la stigmatisation et la discrimination à l'égard des personnes vivant avec la maladie, éloigne les personnes du dépistage, a un impact sur l'observance des traitements rétroviraux, réduisant ainsi l'efficacité des politiques de prévention et de réponse, a-t-il conclu.
Pour sa part, le premier vice-président de l'Assemblée nationale, Américo Cuononoca, a appelé à créer des synergies dans la lutte pour l'éradication du VIH/SIDA dans le monde, notamment en Angola.
Pour lui, la lutte contre le VIH/SIDA doit être orientée non seulement vers le développement d'actions visant à perfectionner ou améliorer la chaîne de mesures curatives, mais aussi vers la recherche de nouvelles méthodologies pour appliquer les mesures préventives.
Par ailleurs, il a souligné qu'il faut "inclure des mesures législatives qui, en raison de la dynamique de l'évolution technologique et scientifique et du contexte socio-économique et culturel, doivent être adaptées à la nouvelle réalité et à une nouvelle vision stratégique de lutte contre la maladie".
Il a ajouté que l'Assemblée nationale défend un amendement à la loi actuelle, qui garantit la prévention et une protection encore plus grande des droits humains des personnes vivant avec le VIH et qui reflète les nombreuses avancées scientifiques des 20 dernières années sur cette maladie.
A son tour, la conseillère de l’Institut National de Lutte contre le SIDA, Cláudia Barros, a souligné que la situation épidémiologique, en 2023, estimait que 320 mille personnes vivent avec le VIH, dont 32 mille enfants de la naissance à 14 ans, 200 mille femmes, 24 000 femmes enceintes et 12 000 décès liés au SIDA.
Pour sa part, le représentant de l'organisation non gouvernementale Human Action, Pombal Maria, a suggéré que les compagnies pétrolières et diamantaires abandonnent une partie de leurs responsabilités sociales pour soutenir la société civile, afin de répondre aux programmes prévus. MGM/SC/SB