Luanda - L'Angola a récupéré, à ce jour, 7,6 milliards de dollars, dans le cadre du processus de lutte contre la corruption et de recouvrement des avoirs.
L'information a été fournie ce vendredi, à Luanda, par la directrice du Service national de recouvrement des avoirs, Eduarda Rodrigues, à l'ouverture du séminaire sur la confiscation des avoirs, destiné aux juges des tribunaux supérieurs, organisé par le bureau du procureur général (PGR) et l'Organisation des Nations Unies contre la drogue et le crime en Angola (ONUDC).
Eduarda Rodrigues a indiqué que les valeurs récupérées figuraient, en plus de l'argent, des actifs tels que des participations, des biens immobiliers et autres.
Selon la directrice, une partie de cet argent a été utilisée dans le Programme d'investissement et d'intervention dans les municipalités (PIIM), dans la construction d'écoles et d'autres infrastructures.
La responsable a également évoqué le premier recouvrement d'avoirs issu d'une condamnation judiciaire, lié à l'affaire des trois AAA, initiée en première instance, qui, selon elle, a eu beaucoup de coopération internationale.
D'autre part, elle a expliqué qu'il y a plus de 12 milliards de dollars saisis, c'est-à-dire en état d'arrestations, dont le processus est en cours, en attente d'une décision finale, c'est pourquoi ceux-ci ne devraient pas encore être inclus dans les montants effectivement récupérés.
Dans ce contexte, elle a fait savoir que plusieurs avoirs avaient été identifiés et localisés dans le pays et à l'étranger, dans des territoires comme la Suisse, les Bermudes, Singapour, le Luxembourg, le Portugal et les Émirats arabes unis, mais qui sont toujours congelés.
A son tour, la sous-procureure générale de la République, Inocência Pinto, a évoqué les défis de l'institution en matière de lutte contre la corruption et de recouvrement des avoirs et a estimé que la formation était impérative, à l'heure où les agents criminels ont perfectionné leur modus opérandi.
Elle a défendu la nécessité de renforcer les capacités techniques des magistrats en matière de prévention et de répression du blanchiment d'argent et autres, afin de pallier certaines lacunes du secteur de la justice.
Selon Inocência Pinto, il est urgent d’adopter des mesures capables de renverser la situation, de renforcer la formation conjointe à tous les niveaux, afin d'uniformiser la compréhension du concept de blanchiment d'argent et des questions connexes, ainsi que l'alignement des procédures d'enquête sur ces crimes.
D'une durée d'une journée, l'atelier porte sur les questions liées aux avoirs et aux flux financiers illicites qui sont placés dans le système judiciaire et dans le système financier bancaire, à travers le blanchiment d'argent.
L'événement analyse, entre autres, des sujets tels que « le processus de recouvrement des avoirs » et « l'importance du recouvrement des avoirs dans la lutte contre la corruption ». VC/SC/ADR/LUZ