Cuango (Angola) - Le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme a lancé une enquête pour déterminer les causes des actes de rébellion survenus aux premières heures du 30 janvier, à Cafunfo, municipalité de Cuango, dans la province de Lunda Norte.
C’est ce qu’a informé mardi la secrétaire d'État aux Droits de l'Homme, Ana Celeste Januário, ajoutant que le processus est en cours, en marge d'une autre enquête menée par le Bureau du procureur général de la République (PGR).
S'adressant à la presse, en marge d'une rencontre sur la citoyenneté et la sécurité publique, tenue à Cafunfo, Ana Celeste Januário a déclaré qu'il était trop tôt pour tirer des conclusions, car il s'agit d'un processus complexe, qui nécessite une approche prudente.
Elle a ajouté que le gouvernement angolais continuera à promouvoir des actions visant à protéger et à respecter les droits de l'homme, en vue de permettre aux citoyens de jouir de ce qui est inscrit dans la Constitution de la République.
"Le gouvernement angolais ne sera pas fermé au dialogue, car c'est le principal moyen de résoudre les problèmes sociaux et de se rapprocher de la population", a-t-elle souligné.
Statut politico-administratif
De son côté, le juriste Cremildo Paca a défendu la nécessité de mettre en œuvre un statut politico-administratif pour Cafunfo, élevant la localité au rang de commune, compte tenu du nombre sa population et de sa localisation géographique.
Selon l'avocat, qui s'exprimait lors de la rencontre sur la «Politique administrative de Cafunfo», l'élévation à la catégorie de commune peut contribuer à l'ouverture du dialogue, entre la société civile et l'administration publique, dans la recherche de solutions communes pour la résolution problèmes socio-économiques et politiques de la région.
Il a estimé que la situation actuelle que connaît la région ne facilite pas le dialogue entre le Gouvernement et la société civile, faute d’organe administratif de facto.
La rencontre a été organisée par l’ONG Centre d’Etudes pour la bonne gouvernance "Ufolo", en partenariat avec le Commandement général de la police nationale, et découle des récents événements dans le village de Cafunfo.
Le but de la rencontre est de rechercher des informations, qui permettent de rédiger un rapport indépendant et clarifiant sur la rébellion, selon l'organisation de l'événement.
Le rapport, selon l'ONG, permettra de clarifier la vérité des faits et de présenter plusieurs recommandations, qui permettront d'éviter la répétition de ces événements et la perte de vies humaines.
Aux premières heures du 30 janvier, environ 300 personnes, du soi-disant "Mouvement du Protectorat Lunda Tchokwe", ont envahi le poste de police du village de Cafunfo.
Le groupe était armé d'armes à feu, d'objets contondants et de moyens de lancer.
Au cours de l'attaque, six insurgés sont morts, dont deux à l'hôpital.
Il y a également eu six blessés, dont un responsable des Forces armées angolaises (FAA), un autre de la police nationale et quatre éléments liés aux insurgés.
À la suite de l’attaque, 16 personnes ont été arrêtées dans le cadre du soi-disant «mouvement du Protectorat de Lunda Tchokwe».