Addis-Abeba - Le Président de la République, João Lourenço, a réaffirmé ce samedi, à Addis-Abeba, en Ethiopie, que l'Union africaine (UA) doit continuer à œuvrer pour le rétablissement rapide de la normalité démocratique au Mali et au Burkina Faso, au Niger, en Guinée et au Gabon.
Les gouvernements élus des pays susmentionnés ont récemment été déchus du pouvoir à la suite de coups d'État perpétrés par les forces militaires.
Pour l'homme d'État angolais, qui s'exprimait au sommet annuel de l'Union africaine (UA), il est important de ne pas tolérer les gouvernements constitués sur la base de l'inconstitutionnalité, conformément à la résolution 16 de l'Assemblée extraordinaire des Chefs d'État et Gouvernement de l'UA, de Malabo.
Le Président João Lourenço a rappelé que les conséquences, dans ces pays, sont dramatiques pour les populations, les économies et, en général, pour la vie normale des sociétés touchées par ce problème.
« Il n'existe pas de coups d'État qui puissent être considérés comme bons, moins mauvais ou tolérables, car ils portent tous atteinte aux principes défendus par l'UA, à la Constitution et à la Loi des États membres, ce qui constitue un revers pour l'Afrique », il a déclaré.
Soudan
Concernant le Soudan, le Président angolais a déclaré que le mini-sommet de juin 2023, à Luanda, avait recommandé la réactivation du processus de paix de l'UA, de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et d'autres organisations sous-régionales.
Pour cette raison, il a souligné la nécessité d'un leadership africain et d'une coordination des efforts avec les autorités soudanaises pour mettre fin au conflit et lancer des actions visant à une transition pacifique et démocratique par un processus politique inclusif.
Cependant, a-t-il indiqué, malgré les efforts déployés pour résoudre ce conflit, les recommandations mentionnées ci-dessus n'ont pas été mises en œuvre, ce qui retarde la transition du gouvernement militaire à un gouvernement civil et la mise en œuvre du processus de paix.
RCA
Concernant la République Centrafricaine (RCA), il a expliqué qu'en octobre 2023, le Comité stratégique de supervision du processus politique pour la paix dans ce pays a procédé à une évaluation du processus, vérifiant les progrès significatifs réalisés dans la mise en œuvre de l'Accord de paix.
Il a souligné le fait qu'il y avait une appropriation nationale de l'Accord et l'accomplissement de certaines tâches des six axes contenus dans la feuille de route, à savoir l'engagement avec les dirigeants des groupes armés, le cessez-le-feu, le Programme de démobilisation, désarmement et réintégration (DDR), la Réforme du secteur de la sécurité, contrôle des frontières et processus politique.
Mozambique
João Lourenço a souligné les progrès réalisés dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, grâce à la solidarité et aux efforts concertés des pays de la SADC, avec le déploiement d'une mission régionale, sur le terrain depuis 2021.
Il a expliqué qu'en raison des bons résultats obtenus, la mission se prépare à son retrait progressif, tandis qu'un processus de formation, d'entraînement et de renforcement de la capacité de combat des forces de défense et de sécurité mozambicaines est en cours.
Le Président de la République d’Angola s'est dit préoccupé par le fait que plusieurs conflits d'origines diverses prévalent encore sur le continent, qui perturbent gravement la vie des populations et affectent et affaiblissent les pays dans lesquels ils se déroulent.
Il a évoqué les événements qui se déroulent au Soudan du Sud, en Libye et en Somalie, avec des initiatives au niveau des communautés économiques et des mécanismes régionaux, afin de mettre en branle la combinaison d'efforts authentiques.
« L’Afrique a vaincu le colonialisme et l’apartheid, et vaincra également le terrorisme et les changements anticonstitutionnels », a-t-il conclu.
VIC/ADR/LUZ