Addis-Abeba - Le Président de la République, João Lourenço, a défendu samedi à Addis-Abeba, en Éthiopie, le besoin urgent d'un financement adéquat et durable pour les activités de paix et de sécurité en Afrique.
L'homme d'État angolais, qui s'exprimait au premier jour des sessions du Sommet de l'Union africaine, qui se tient à Addis-Abeba, a estimé préoccupants les effets des conflits politiques, de l'intolérance religieuse, ethnique et culturelle et de l'affaiblissement des institutions de l'État.
João Lourenço, qui préside la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) et est le médiateur de l'Union africaine (UA) dans la crise entre le Rwanda et la RDC, a déclaré qu'il était nécessaire que les forces des opérations de soutien à la paix puissent développer leur action sans difficultés.
Il a défendu, en effet, la pleine opérationnalisation du Fonds pour la paix de l'Union africaine et du Mécanisme de réserve de crise, « afin que nous réduisions la dépendance extérieure du bloc africain en matière de sécurité et de maintien de la paix, ouvrant la voie à l'application de solutions africaines pour des conflits sur le continent».
D'autre part, il a jugé essentiel d'adopter en Afrique des formes de gouvernance toujours plus participatives, inclusives et authentiques, afin de renforcer la confiance dans les institutions et de contribuer à la promotion d'une culture africaine de paix et de respect des principes des droits de l’homme.
"Nous devons chercher à mettre en œuvre des politiques nationales d'éducation qui incluent l'éducation à la paix et à la tolérance de la diversité, la promotion et la diffusion de valeurs, d'attitudes et de comportements qui reflètent le respect de la vie et de la dignité humaine", a-t-il souligné.
Il s'est dit convaincu « que si nous travaillons ensemble et que nous nous concentrons sur ce que nous voulons faire pour notre continent, nous pourrons atteindre en peu de temps cet objectif important de l'Agenda 2063 de l'Union africaine et créer les bases pour la croissance économique et le développement en Afrique".
Crise économique et sociale
L'homme d'État s'est manifesté profondément préoccupé du fait que l'Afrique continue de connaître une grave crise économique et sociale, aggravée par la pandémie de Covid-19 et par les effets des conflits politiques, de l'intolérance religieuse, ethnique et culturelle et de l'affaiblissement des institutions étatiques.
Il estime que les menaces d'instabilité découlant de ces tendances socio-économiques devraient nécessiter des initiatives politiques pragmatiques dans le cadre des perspectives de paix et de sécurité du continent pour 2023.
Il a fait savoir qu'au cours de la dernière décennie, l'instabilité en Afrique s'est aggravée en raison de l'intensification des actions terroristes, de l'extrémisme violent et des changements anticonstitutionnels de gouvernements démocratiquement élus, résultant souvent de la non-acceptation des résultats des urnes par certains concurrents.
Cette situation, a-t-il dit, "justifie l'urgence de travailler ensemble, en recherchant les meilleurs mécanismes qui nous aident à nous conformer, avec plus de célérité, aux résolutions, mesures et décisions issues des différentes réunions en la matière, tenues sur notre continent".
Dans la discussion des sujets sur la paix et la sécurité en Afrique et les voies qui devraient conduire au silence des armes sur le continent, le président João Lourenço a défendu la nécessité de travailler ensemble afin de mettre en œuvre plus rapidement les mesures approuvées dans divers forums à ce sujet.
Il a félicité le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Commission de l'Union africaine, Bankole Adeoye, « pour l'excellente présentation des rapports d'activités du Conseil de paix et de sécurité, en mettant l'accent sur l'approche éclairante adoptée sur les menaces communes qui entraver la paix et la sécurité en Afrique.
"D'après le contenu des rapports présentés, nous percevons qu'il existe une plus grande complémentarité entre l'UA, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux, à travers un meilleur alignement des intérêts et des objectifs, en vue d'atteindre les objectifs énoncés dans l'Agenda 2063, afin que le continent soit débarrassé des armes en peu de temps (...)", a-t-il souligné.