Luanda - L'Etat angolais a récupéré, sur le territoire national et à l'étranger, environ 6 milliards de dollars américains, dans le cadre du processus de recouvrement des avoirs, a révélé ce mardi la vice-procureure générale de la République, Inocência Pinto.
La magistrate du Ministère public, qui s'exprimait lors de l'atelier sur la confiscation et l'administration des avoirs confisqués, organisé dans le cadre du projet PRO-REACT (Soutien à la fourniture du système national de confiscation des avoirs), a également confirmé la saisie d'environ 21 milliards de dollars américains à l'étranger.
Elle a fait savoir que l'État angolais avait créé un ensemble de mesures pour lutter contre la criminalité transnationale organisée économique et financière, en se concentrant sur la collecte de preuves, la violation du secret professionnel et la perte d'actifs au profit de l'État.
Elle a jugé positifs les résultats obtenus dans ce sens, qui constituent, selon lui, un levier vers la continuité des actions visant à prévenir et réprimer les mauvaises pratiques dans la gestion du Trésor.
"Le processus de recouvrement des avoirs nous présente à tous un défi et en même temps une opportunité", a-t-elle souligné.
Le magistrat a déclaré que la discussion sur le modèle adopté par l'Angola, appelé modèle traditionnel ou diffus, qui donne la primauté à la constitution d'un administrateur, est un défi.
Elle a estimé que c'était le meilleur, "compte tenu de notre réalité et, en même temps, une opportunité dans la mesure où il est toujours possible d'apporter les modifications nécessaires aux biens saisis, pour s'assurer qu'ils ne se détériorent pas dans l'attente d'une décision de justice".
En pratique, a-t-elle renchéri, le Service national de recouvrement des avoirs s'est appuyé sur la collaboration de plusieurs institutions qui, sans préjudice d'autres attributions, ont également compétence de gérer les avoirs recouvrés, à savoir le Coffre général de la justice, l'Institut national des biens et participations de l'État. (IGAPE).
Selon Inocência Pinto, il n'y a pas d'entité en Angola ayant une compétence exclusive pour la gestion des actifs.
Pour elle, le grand défi est de trouver des bonnes pratiques dans la gestion des avoirs confisqués, "sous peine de se dégrader, en créant, si nécessaire, une "task force" ou une structure de gestion spécifique dédiée à la valorisation des avoirs".
Cette structure de gestion, a-t-elle soutenu, pourrait être accompagnée d'un comité d'audit et de membres de la société civile, qui seraient chargés de veiller aux bonnes pratiques comptables et de défendre l'intérêt commun.