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Elections 2022: L’Angola à quelques heures du début de la campagne officielle

     La politique              
  • Luanda • Jeudi, 21 Juillet de 2022 | 15h46
La ville de Luanda
La ville de Luanda
Angop

Luanda – Dans moins de 48 heures du début de la campagne électorale en Angola, le défi est lancé aux candidats de chasser les voix.

Par Frederico Issuzo

Le pays entre dans une phase décisive, le Gouvernement ayant perdu ses pouvoirs ne se limite qu’à la « gestion des affaires courantes » et s'abstient d’inaugurer.

Le vote est prévu le 24 août et, jusqu'à cette date, les huit formations politiques admises, dont sept partis politiques et une coalition, devront parcourir tout le pays, pour tenter de gagner le soutien de l'électorat.

Sur les18 provinces qui composent le territoire national, Luanda, Huíla, Benguela et Huambo restent les quatre circonscriptions électorales les plus importantes, représentant plus de la moitié du total de 14,399 millions d'électeurs inscrits.

Les quatre provinces totalisent 8,211 millions d'électeurs, soit 57,2%, dont 4,671 millions à Luanda seulement (37%), tandis que les trois autres comptent chacune plus d'un million de citoyens éligibles au vote.

Pour financer la campagne électorale, l'État a alloué 1,1 milliard de kwanzas (près de 2,5 millions de dollars américains) à chaque candidat, une légère augmentation par rapport aux 1,04 milliard alloués pour les élections de 2017.

Ce montant représente une révision à la hausse de l'allocation initiale de 444 millions de kwanzas et répond aux doléances des partis politiques, qui le jugeaient « dérisoire ».

Il est désormais attendu que les candidats retroussent leurs manches pour entrer sur le terrain et, au final, sachent rendre compte de la destination donnée aux fonds reçus.

Au milieu des incertitudes sur les résultats, il y a cependant la certitude que l'entreprise aura pour issue inéluctable le triomphe de la continuité ou de l'alternance.

L'opinion dominante admet que ces élections, les cinquièmes de l'histoire du pays, seront les plus disputées, par rapport aux élections précédentes, en 1992, 2008, 2012 et 2017.

On dit qu'il y a aujourd'hui plus de maturité démocratique de la part des Angolais, associée à la croissance numérique de l'électorat, majoritairement jeune.

L'élargissement du droit de vote à la diaspora, qui vote pour la première fois, renforce l'éventail des facteurs qui nourrissent les attentes d'une plus grande compétitivité.

L'idée d'une bataille plus acharnée que par le passé se reflète également dans les alliances testées par l'opposition pour faire face au parti au pouvoir, le MPLA.

Une tentative a été faite pour unifier les électorats de différentes forces politiques, pour élargir les possibilités d'une meilleure performance aux urnes, en construisant un front d'opposition commun.

Cependant, la possibilité de créer une nouvelle entité agglutinante, qui pourrait se suffire à elle-même sous la désignation de « Front patriotique uni » (FPU), est devenue irréalisable pour des raisons juridiques.

L'alternative trouvée était d'intégrer dans la liste du principal parti d'opposition, l'UNITA, des personnalités d'autres sensibilités politiques, y compris au poste de candidat à la vice-présidence, pour se présenter comme des indépendants.

Il s'agit d'une option autorisée par la loi électorale, selon laquelle les candidatures peuvent intégrer des citoyens non inscrits dans les partis et coalitions politiques respectifs.

Trois scénarios possibles

Le 24 août, les Angolais choisiront un nouveau président de la République, son vice et 220 nouveaux députés à l'Assemblée nationale (Parlement).

Conservation, perte de la majorité absolue du MPLA au Parlement et victoire de l'opposition à la majorité simple sont les trois scénarios possibles.

La majorité absolue permet à son titulaire de « gouverner seul », c'est-à-dire de constituer son équipe dirigeante sans avoir besoin de négocier ou d'établir une alliance avec d'autres partis, comme cela peut arriver dans les majorités simples.

Mais ce qui est certain, c'est que, contre tous les avantages et inconvénients de chaque scénario, le dénominateur commun est que le parti vainqueur, à la majorité absolue ou non, élira automatiquement son candidat à la présidentielle.

Selon l'article 109 de la Constitution angolaise, « le président de la République et le chef de l'exécutif sont élus, par la circonscription nationale, du parti politique ou de la coalition le plus voté dans le cadre des élections générales, réalisées en vertu de l'article 143 et suivants de la présente Constitution ».

Il y a, au total, huit têtes de liste, dont l'actuel Chef de l'État, João Lourenço, et le leader du plus grand parti d'opposition, Adalberto Costa Júnior.

Florbela Catarina Malaquias est la seule femme de la liste et la deuxième dans l'histoire du processus électoral angolais, après Anália de Victória Pereira, en 1992.

Cette fois, Florbela Malaquias, avocate de 63 ans, est candidate du nouveau Parti humaniste d'Angola (PHA), né fin mai dernier.

Seul des 13 partis politiques existants dans le pays dirigé par une femme, le PHA fait partie des huit forces politiques validées par la Cour constitutionnelle (TC) pour se présenter aux élections générales de cette année.

Sa candidature présente une liste de 330 candidats à la députation, effectifs et suppléants compris, dont un à la vice-présidence, en la personne de Fernando Hombo Dinis.

Les autres candidatures approuvées par le CT sont celles du MPLA, UNITA, PRS, FNLA, CASA-CE, APN et aussi le nouveau venu P-NJANGO.

Les quatre premiers ont participé à toutes les élections générales organisées dans le pays depuis 1992, tandis que CASA-CE était présent aux éditions 2012 et 2017.

Le Parti du rénovation sociale (PRS) sera en concurrence avec Benedito Daniel, assisté de Rui Malonga Miguel, tandis que le Front national pour la libération de l'Angola (FNLA) postitule avec Nimi a Simbi et Benjamim da Silva.

La Large Coalition pour le salut de l'Angola – Coalition électorale (CASA-CE) se présente avec Manuel Fernandes et Alexandre Sebastião André, et l'Alliance patriotique nationale (APN) avec Quintino Moreira et Noé Francisco Mateus.

De son côté, le Parti nationaliste pour la justice en Angola (P-NJANGO) rivalise avec Eduardo Samuel Jonatão « Dinho » Chingunji et António Barros.

Le MPLA, le parti du président João Lourenço, a choisi Esperança Marta Eduardo Francisco da Costa pour la vice-présidence, et l'UNITA a aligné Abel Chivukuvuku, qui avait démissionné, en 2012, du militantisme dans ce parti pour fonder CASA-CE, après avoir été démis de ses fonctions de direction en 2019, en plein conflit interne.

Vote de la diaspora

Pour la première fois, les élections en Angola connaîtront la participation des citoyens résidant à l'étranger, 30 ans après la première élection de l'histoire du pays.

Ce virage intervient grâce à une révision constitutionnelle effectuée en 2021, qui considérait comme dépassées les raisons précédemment invoquées pour empêcher de voter à l'étranger.

Il y a 14.399 millions d'électeurs inscrits, dont 22.560 de la diaspora, répartis dans 12 pays et plusieurs villes d'Afrique, d'Europe et d'Amérique.

Les Angolais résidant en Afrique du Sud (Pretoria, Cape Town et Johannesburg), en Namibie (Windhoek, Oshakati et Rundu) et en République démocratique du Congo (Kinshasa, Lubumbashi et Matadi) votent à l'étranger.

Toujours sur le continent africain, les Angolais résidant au Congo (Brazzaville, Dolisie et Pointe-Noire) et en Zambie (Lusaka, Mongu et Solwezi) pourront voter.

En dehors du continent africain, le vote sera disponible au Brésil (Rio de Janeiro, Brasilia et Sao Paulo), en Allemagne (Berlin) et en Belgique (Bruxelles).

Les résidents de France (Paris), du Royaume-Uni (Londres), du Portugal (Lisbonne et Porto) et des Pays-Bas (La Haye et Rotterdam) sont également invités à voter.

 





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