Huambo (Angola) – La constitutionnaliste et professeure d'université, Santa Joaquina Tomás, a souligné ce jeudi, à Huambo, les valences de la traduction de la Constitution de la République angolaise (CRA) dans les langues nationales pour la consolidation de la démocratie et de l'État de droit.
Santa Joaquina Tomé s'adressait à l'ANGOP, à l'occasion de la publication, mercredi, par la Cour constitutionnelle, des versions de la CRA dans les langues nationales Cokwe, Ngangela, Oshikwanyama et Fyote, dans le cadre d'activités faisant allusion au 13e anniversaire de l'entrée en vigueur de la loi suprême dans le pays, qui sera annoncé le 5 de ce mois.
Outre les versions en langues nationales, la Cour constitutionnelle a également lancé, dans un acte tenu au Palais de justice, à Luanda, la Constitution de la République d'Angola pour les enfants, qui décrit, en bandes dessinées, diverses dispositions de la CRA dans un langage simple, accessible et perceptible à tous les âges.
Avec la traduction de la Constitution dans les langues nationales, la Cour constitutionnelle entend couvrir toutes les langues locales, en vue de renforcer l'unité nationale et de reconnaître la nécessité de préserver ce qui est national.
Selon la constitutionnaliste Santa Joaquina Tomás, l'un des plus grands problèmes de la démocratie en Angola est lié à la faible culture juridique des citoyens, car ils ignorent leurs droits, libertés et garanties fondamentales.
Avec la traduction de la Constitution, a-t-elle dit, des stratégies sont créées pour un accès complet des citoyens à la CRA, afin qu'ils connaissent leurs droits et sachent comment les exercer, en tant que facteur fondamental pour la réalisation de l'un des défis de consolider la démocratie nationale et l'État de droit en Angola.
Santa Joaquina Tomás a salué l'initiative de la Cour constitutionnelle, notant que la mesure permettra d’introduire le droit dans les zones les plus reculées, afin que, dans ces localités, les citoyens puissent avoir un accès direct et individuel au texte constitutionnel, à travers les langues nationales qu’ils maîtrisent.
Elle a indiqué que l'initiative représente "une grande avancée pour le système juridique angolais", car elle s'inscrit dans l'esprit de l'État qui a reconnu, en 2010, avec la promulgation de la CRA, la coutume comme l'une des sources du droit.
En conséquence, a-t-elle poursuivi, il se promeut la culture, des us et habitudes du peuple est promue, en mettant l'accent sur les langues maternelles des communautés, comme l'une des principales manifestations culturelles, en tant qu’un droit fondamental des citoyens qui doit être protégé dans un pays démocratique et de droit.
Elle a souligné que la révision spécifique de la Constitution, en 2021, a permis de clarifier certains points qui n'avaient pas été dûment clarifiés et a apporté des bases solides pour le renforcement de la démocratie angolaise, en consacrant la participation des citoyens nationaux résidant à l'étranger aux processus électoraux, ainsi que la solution efficace au problème de la mise en place très progressive des élections locales et d'autres aspects qui dynamiseront davantage l'organisation de l'administration locale.
Diplômée en 2018 de la Faculté de droit de l'Université José Eduardo dos Santos (UJES) dans la spécialité juridico-politique, Santa Joaquina Tomás est titulaire d'une maîtrise en droit constitutionnel de l'Université de Lisbonne.
Elle est professeure à la Faculté de droit de l'UJES depuis 2020, où elle dispense les sciences politiques et le droit constitutionnel, le droit administratif et le droit coutumier.
La Constitution de la République d'Angola, la première du pays, a été promulguée le 5 février 2010 par le président de la République de l'époque, José Eduardo dos Santos, remplaçant la loi constitutionnelle de 1992.