Addis-Abeba – Les Chefs d'État et de gouvernement africains se réunissent, ce samedi, à Addis-Abeba, pour leur 37ème sommet ordinaire avec un ordre du jour qui comprend des sujets ayant trait à presque tous les domaines de la vie du continent.
L'événement de deux jours a lieu cependant à un moment où un grand nombre d'États membres de l'Union africaine (UA) sont suspendus de l'organisation en raison de changements de gouvernement dits anticonstitutionnels, notamment à la suite de coups d'État militaires.
C’est le cas des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée-Conakry et le Gabon, tous dirigés par des juntes militaires qui ont destitué les pouvoirs civils ou « démocratiquement » élus, et qui se trouvent actuellement dans d’interminables périodes de transition.
Ainsi, de nombreux observateurs à Addis-Abeba admettent que, bien que sans place formelle à l'ordre du jour, les derniers événements dans ces pays auront nécessairement des répercussions sur l'avancement des travaux de la conférence qui s'ouvre ce samedi.
La réunion va également discuter de l'aggravation des tensions entre le Rwanda et la République démocratique du Congo ainsi que de la reprise des hostilités dans l’Est de la RDC qui ont d'ailleurs fait l'objet d'un mini-sommet tenu la veille à l'initiative du Président angolais, João Lourenço.
Entre-temps, la situation en Palestine figure parmi les principales questions prévues pour la discussion, sur la base d'un rapport préparé par la commission créée à cet effet.
La séance débute par le débat sur le rapport final sur les réformes institutionnelles de l'UA qui sera présenté par le Président du Rwanda, Paul Kagamé, avant de faire le point sur les activités du Conseil de paix et de sécurité (CPS).
Une évaluation du processus de réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies est prévue sur la base d'un rapport qui sera présenté par le Chef de l'État de la Sierra Leone, Julius Maada Bio.
Le Président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, va se pencher sur la réponse de l'Union africaine à la pandémie de Covid-19 en Afrique, tandis que son homologue ghanéen, Nana Addo Akufo-Addo, va se prononcer sur les questions d'égalité des sexes, d'autonomisation des femmes et de l'initiative de l'UA sur « masculinité positive ».
Quatre points spécifiquement proposés par certains États membres, à savoir l'Angola, le Kenya, le Ghana et la Tanzanie, sont également inscrits à l'ordre du jour.
L'Angola a soumis pour discussion son rapport sur la troisième édition du Forum panafricain pour la culture de la paix et de la non-violence (Biennale de Luanda), proposant que l'événement soit inscrit à l'ordre du jour permanent de l'UA, son organisation étant prévue pour le mois d'octobre.
Le Kenya a proposé la Déclaration de Nairobi sur le changement climatique et l'Appel à l'action pour discussion, tandis que le Ghana a suggéré la formation d'un « front uni pour faire avancer la cause de la justice et de l'indemnisation des Africains ».
La Tanzanie, à son tour, a soumis la Déclaration de Dar es Salaam sur le Sommet des Chefs d'État de 2023 sur le capital humain en Afrique.
Élections et nominations
Au chapitre des nominations, les Chefs d'État nommeront les 10 nouveaux membres du Conseil de paix et de sécurité élus lors de la 44e session ordinaire du Conseil exécutif, organe composé des chefs de diplomatie de l'UA.
Suite au rapport sur les préparatifs de l'élection des membres de la Commission de l'Union africaine en 2025, la conférence nommera le directeur exécutif du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAAP) et le secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Les Chefs d'État vont également aborder la question du pourvoi du poste vacant de président du Parlement panafricain (PAP), pour surmonter la crise que traverse cet organe depuis l'interruption, en août 2023, du mandat du parlementaire zimbabwéen qui occupait ce poste.
IZ/VIC/LUZ