Luanda - L'ancien directeur du Bureau pour la revitalisation et l'exécution de la communication institutionnelle et du marketing de l'administration (Grecima), Manuel Rabelais, a réaffirmé mardi que les opérations d'achat et de vente de devises étaient effectuées au sein du circuit bancaire.
En procès à la Cour suprême depuis le 9 décembre, accusé des crimes de détournement de fonds de manière continue, de blanchiment d'argent et de violation des règles d'exécution budgétaire, Manuel Rabelais a déclaré que toutes les entreprises ayant acquis des devises étrangères, mises à disposition par la Banque nationale d'Angola (BNA), l'ont fait dans les banques commerciales.
Interrogé sur le danger que le Grecima constituer un moyen de blanchiment d'argent par des entreprises basées à l'étranger, Manuel Rabelais a nié ce fait puisque l'objet et la priorité de l'institution était de promouvoir l'image de l'Angola à l'intérieur et à l'extérieur de Angola.
L'achat et la vente de devises étrangères, avec l'ajout d'un taux au-dessus de la valeur officielle, était une alternative à la crise financière pour répondre aux besoins de l'ancien cabinet, a justifié Manuel Rabelais.
Les transferts, a-t-il dit, ont été effectués sous la direction de l'ancien Président de la République, José Eduardo dos Santos, dans le but de promouvoir l'image de l'Angola à l'étranger, à la veille de la période électorale de 2017, en plus d'autres actions impliquant des valeurs monétaires.
Répondant au Ministère public sur la gestion de Grecima en tenant compte de la lettre envoyée par l'ex-président de la République, José Eduardo dos Santos, qui renvoie cette question à l'ancien chef de la Maison militaire, Hélder Vieira Dias «Kopelipa», Rabelais a déclaré que l'institution qu'il dirigeait dépendait du budget de cet organe auxiliaire de la Présidence de la République.
Il a toutefois souligné que les affaires secrètes étaient traitées directement avec l'ancien chef de l'Etat, José Eduardo dos Santos, dont les comptes rendus étaient oraux pour éviter de laisser une trace.
Manuel Rabelais s’est dit surpris d’avoir entendu lors de l’accusation faite par le Ministère public, qu’il aurait payé 432 375 Kwanzas à l'Institut national de sécurité sociale (INSS), car Grecima à l'époque des faits n'avait pas de travailleur permanent.
Il avoué que 15 millions d'euros avaient été transférés à l'étranger, au profit de la chaîne de télévision Euronews, des sociétés de consultants et de communication BANCLAN, RABLAN et Zilford, ces dernières dont il est partenaire.
Le procès se poursuit mercredi.