São Paulo – La Cour suprême du Brésil a suspendu mardi le décret de l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro accordant la traditionnelle grâce de Noël à des agents des forces de sécurité reconnus coupables de crimes commis il y a plus de 30 ans.
La décision de la présidente Rosa Weber, fait suite à une proposition du bureau du procureur général, pour qui le décret constitue "un affront à la dignité humaine et aux principes du droit international public", a tweeté mardi la Cour suprême.
Neuf jours avant la fin de son mandat, Jair Bolsonaro avait gracié des agents des forces de sécurité. Selon des experts juridiques, bien qu'elle ne les mentionne pas, la mesure s'appliquait aux 74 policiers condamnés pour le massacre de Carandiru.
Le 2 octobre 1992, dans cette prison de l'Etat de Sao Paulo, à l'époque la plus grande d'Amérique latine avec quelque 8.000 détenus, 111 d'entre eux avaient été tués lors d'une intervention de la police militaire visant à mater une mutinerie. Selon l'accusation, les prisonniers ont été exécutés, tandis que la défense assure que les membres de la police militaire ont tiré en légitime défense face aux détenus mutins. Après cette tuerie, la prison de Carandiru a été fermée.
Malgré le fait que les agents des forces de sécurité aient été jugés et condamnés, de multiples appels devant la justice leur ont permis jusqu'à présent de comparaître en liberté, selon la presse brésilienne. Cette grâce, qui n'imposait pas une remise en liberté automatique, "peut constituer une violation des recommandations de la Commission interaméricaine des droits de l'homme de l'OEA (Organisation des Etats Américains, ndlr) selon lesquelles le Brésil doit promouvoir l'enquête, le procès et la condamnation sérieuse et efficace des responsables", explique la Cour suprême dans son tweet.
Source: RTBF.be