PORT-AU-PRINCE/LA HAVANE (Reuters) - Un puissant séisme a frappé samedi matin l'ouest d'Haïti, faisant sans doute de nombreuses victimes et des dégâts importants dans le pays, l'un des plus pauvres du monde, déjà touché par un fort tremblement de terre il y a 11 ans.
Selon l'Institut américain de géophysique (USGS), le tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 a été ressenti dans toute la région des Caraïbes, où les habitants ont fui leur maison de peur qu'elle ne s'effondre.
Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a fait état sur Twitter de "plusieurs pertes en vies humaines" et "d'énormes dégâts" dans le Sud.
L'épicentre se situe à huit kilomètres de la ville de Petit Trou de Nippes, à environ 150 km à l'ouest de la capitale Port-au-Prince, à 10 km de profondeur, selon l'USGS.
Le 12 janvier 2010, un séisme d'une magnitude de 7 avait fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts et d'énormes dégâts matériels en Haïti.
Le système d'alerte au tsunami des États-Unis a émis une alerte après la secousse, la levant peu de temps après. Des médias haïtiens ont signalé des habitants des zones côtières fuyant vers les montagnes.
Le service de protection civile d'Haïti a fait état sur Twitter de victimes probables.
Des images publiées sur les réseaux sociaux – que Reuters n'a pas pu vérifier dans l'immédiat – montrent des maisons effondrées et une église de la ville de Jérémie complètement détruite.
"Dans mon quartier, j'ai entendu des gens crier. Ils se sont précipités dehors", a déclaré Sephora Pierre Louis, une habitante de Port-au-Prince, qui s'est dite en état de choc.
Ce nouveau tremblement de terre survient alors qu'Haïti est déjà aux prises avec des crises politiques, humanitaires et sécuritaires.
Le gouvernement est dans la tourmente, un mois après l'assassinat du président Jovenel Moïse, la famine menace et les services de santé sont débordés par l'épidémie de COVID-19. L'accès à la région sud, où le séisme a frappé, est rendu difficile par la présence de gangs dans des zones-clés.