Taïwan a dévoilé ce jeudi un projet de budget de défense pour 2023 de 13,72 milliards de dollars, soit une hausse de 12,9% sur un an, sur fond de tensions avec la Chine.
Echaudé par les exercices militaires de l'armée chinoise autour de l'île, qui réagissait à la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, Taïwan a prévu pour 2023 un budget militaire à un niveau sans précédent.
Porté à 415,1 milliards de dollars de Taïwan (13,7 milliards d'euros) pour l'an prochain, ce nouveau budget sera donc en hausse de 13% par rapport à l'année dernière. En plus du projet de budget, le gouvernement de la présidente Tsai Ing-wen souhaite une enveloppe supplémentaire de près de 3,6 milliards de dollars pour acquérir des avions de chasse et d'autres équipements militaires.
Il appartient désormais au Parlement d'approuver le projet de budget, qui marquerait une sixième hausse annuelle consécutive des dépenses en matière de défense. Tsai Ing-wen a, en effet, érigé en priorité la modernisation de l'armée, alors que la Chine n'exclut pas de recourir à la force pour ramener Taiwan dans son giron. L'île a, ainsi, entreprise de moderniser sa flotte vieillissante de chasseurs ces dernières années.
Taïwan sort ses chasseurs américains F-16V
Mi-août, le pays avait déjà montré les dents en présentant son avion de combat le plus avancé, le F-16V de fabrication américaine et équipé de missiles, au cours d'une rare démonstration nocturne. Le chasseur - une version améliorée et beaucoup plus sophistiquée des autres F-16, qui datent des années 1990 - avait été chargé avec un missile antinavire de fabrication américaine dans le cadre d'un exercice de « préparation au combat » sur une base aérienne du comté de Hualien, dans l'est de son territoire.
Six F-16V, dont deux armés de missiles, avaient par la suite décollé pour des missions de reconnaissance de nuit et d'entraînement, selon l'armée de l'air taïwanaise. « Face à la menace des récents exercices militaires des forces communistes chinoises, nous sommes restés vigilants tout en établissant le concept de 'champs de bataille en tout lieu et d'entraînement à tout moment' (...) pour assurer la sécurité nationale », avait-elle alors expliqué.
L'accord sur la livraison de tels appareils avait été approuvé par le gouvernement du président américain de l'époque, Donald Trump, et son successeur Joe Biden a maintenu un soutien similaire. Pour les Américains, Pékin a utilisé la visite de Nancy Pelosi à Taïwan pour tenter de bouleverser le statu quo concernant la situation de l'île. Pour un conseiller de Joe Biden, cette visite était « cohérente » avec la politique de Washington, et la Chine a « surréagi » avec des « actions provocatrices, déstabilisantes et sans précédent ».
(La Tribune avec AFP)