Port-au-Prince - Une épidémie de choléra a tué 452 personnes en Haïti depuis son apparition il y a trois mois, a confirmé le ministère de la Santé publique du pays, qui est en état d'urgence alimentaire et en proie à la criminalité.
Selon le dernier bilan officiel publié samedi soir par le journal Haïti Libre, les autorités sanitaires haïtiennes ont confirmé un total de 1 570 cas et 22 575 autres cas suspects qui sont toujours en cours d'analyse.
Le nombre d'hospitalisations présentant des symptômes s'élève à 18 360, depuis la déclaration du premier cas le 3 octobre 2022.
L'âge moyen des personnes hospitalisées est de 20 ans et l'incidence est particulièrement notable chez les enfants âgés de 1 à 9 ans, avec un total de 7 200 cas probables.
A ce scénario s'ajoute la crise de la faim dans le pays. En ce sens, le Premier Ministre, Ariel Henry, a annoncé que dans les prochains jours, Haïti commencera à recevoir un soutien financier du Fonds Monétaire International (FMI) pour répondre à l'urgence alimentaire.
Haïti est l'un des premiers pays à bénéficier de ce programme - appelé Food Shock Window -, qui lui permettra de mettre en place "une série d'actions de protection sociale", a détaillé le premier ministre sur le réseau social Twitter.
La première épidémie de choléra en Haïti a eu lieu en 2010, lorsque des soldats de la paix de l'ONU du Népal ont introduit la bactérie dans le plus grand fleuve du pays via les égouts.
À l'époque, près de 10 000 personnes sont mortes et plus de 850 000 sont tombées malades.
Cette fois, la situation est encore plus compliquée, a déclaré, en Haïti, le directeur de la fondation internationale Food for the Hungry, Boby Sanders.
Selon ce responsable, près de la moitié des malades du choléra ont moins de 15 ans et luttent pour survivre en raison de l'aggravation de la crise alimentaire.