Une visite de travail sobre, centrée sur la mobilisation occidentale face à la Russie et destinée aussi à lever une légère gêne bilatérale. Ainsi se présente le déplacement d’Olaf Scholz à Washington, vendredi 3 mars, lit-on sur Le Monde.
Le chancelier allemand, qui devait être reçu par Joe Biden à la Maison Blanche, s’y était rendu la dernière fois le 7 février 2022, moins de trois semaines avant l’invasion de l’Ukraine. A l’époque, celui qui venait de succéder à Angela Merkel deux mois plus tôt évoquait encore l’intérêt de contacts diplomatiques avec Moscou, notamment dans le « format Normandie » (Ukraine, Russie, France, Allemagne). « Il existe des voies pour nous sortir de cette situation difficile », croyait-il alors. Un an plus tard, la situation a radicalement changé.
« Ce qui est intéressant, avec cette visite, c’est le contraste saisissant entre, d’une part, l’amitié totale affichée entre l’administration Biden et la chancellerie allemande et, d’autre part, les déclarations publiques de Jake Sullivan [le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden] au sujet des chars, souligne Constanze Stelzenmüller, experte de la relation transatlantique à la Brookings Institution. Sullivan a dit de la façon la plus publique qui soit que la présentation des faits par l’Allemagne était fausse. C’est assez remarquable, je n’ai pas de souvenir d’un tel précédent. »