Ankara - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu mardi que pour que "la paix s'établisse en Ukraine", la Russie devra restituer le territoire envahi, y compris la Crimée, annexée en 2014.
Dans une interview accordée à la chaîne américaine PBS, on a demandé au dirigeant turc si "une solution" au conflit serait de donner à la Russie le territoire envahi.
La réponse était claire : "Non, certainement pas". « Lorsque nous parlons d'un accord réciproque, c'est ce que nous voulons dire. Si la paix doit être établie en Ukraine, bien sûr, le retour du territoire qui a été envahi deviendra vraiment important. C'est ce qui est attendu. C'est ce qui est prévu.
Le président russe Poutine a pris quelques mesures. Nous avons pris certaines mesures », a-t-il affirmé.
Pressé sur la Crimée, péninsule annexée par la Russie en 2014, Erdogan a révélé qu'il avait déjà "demandé" à Poutine de rendre le territoire "à ses propriétaires légitimes".
"Depuis 2014, nous en parlons avec mon cher ami Poutine, et c'est ce que nous lui avons demandé de faire. Nous lui avons demandé de rendre la Crimée à ses propriétaires légitimes. Malheureusement, aucun pas en avant n'a été franchi », a-t-il expliqué.
Erdogan a refusé de dire qui il considérait comme "avantagé" dans la guerre, affirmant que "des gens meurent et, à la fin, personne ne gagnera".
« Tout ce que nous voulons faire et que nous voulons voir, c'est la fin de cette bataille pour la paix. Que ce soit Vladimir Poutine, que ce soit (Volodymyr Zelensky), toujours ce que j'ai demandé et recommandé », a-t-il déclaré à la station.
Selon le président turc, la Russie et l'Ukraine ont convenu "d'échanger 200 prisonniers suite à un accord entre les parties".
Erdogan n'a pas donné plus de détails sur cet accord, ni sur les personnes impliquées - civils ou militaires.
Pour le chef de l'Etat turc, qui a rencontré Poutine la semaine dernière à Samarcande, en Ouzbékistan, le président russe "veut mettre fin à cette guerre au plus vite".
Il convient de noter qu'en août, Erdogan a rencontré Poutine pour la première fois dans la ville russe de Sotchi et, deux semaines plus tard, avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Kiev.
Auparavant, en juillet, la diplomatie turque avait joué un rôle important dans le déblocage des exportations de céréales ukrainiennes et d'engrais russes, Istanbul servant de cadre à la signature d'accords sur l'exportation de céréales et de produits agricoles par la mer Noire, signés par l'Ukraine, La Russie, la Turquie et les Nations Unies.