Un ancien conseiller municipal du Parti des travailleurs (PT) a été abattu vendredi 28 octobre à São Paulo, au Brésil, deux jours avant le second tour de l'élection présidentielle, pour des raisons qui restent à déterminer, ont annoncé des membres du parti.
«J'apprends avec beaucoup de tristesse et d'inquiétude la nouvelle du meurtre du camarade Zezinho», a déclaré sur Twitter Jilmar Tatto, député élu du PT à São Paulo, ajoutant que le parti, auquel appartient le candidat Luiz Inácio Lula da Silva, suivra de près «ce crime et ses motivations».
Le meurtre s'est produit à Jandira, une municipalité de la région métropolitaine de São Paulo. Selon les médias locaux, Zezinho, né Reginaldo Camilo dos Santos, était candidat au poste de député fédéral lors des élections législatives qui se sont tenues le 2 octobre, parallèlement à la présidentielle qui voit s'affronter Luiz Inacio Lula da Silva et Jair Bolsonaro au second tour. Zezinho 51 ans, travaillait pour la campagne de Fernando Haddad, qui participera dimanche au second tour du scrutin pour le poste de gouverneur de São Paulo.
Le site d'information G1 a indiqué que le «soupçon initial» de la police porte sur une «vengeance politique», suite aux allégations que Zezinho avait soulevées sur un système de corruption présumé dans le bureau du maire de Jandira. Le secrétariat à la sécurité de São Paulo a confirmé à l'AFP qu'«un homme a été tué par balle vendredi après-midi» et que des agents enquêtent sur l'incident, sans donner davantage de détails. Jilmar Tatto a déclaré au journal O Globo que «tout indique qu'il s'agit de l'action d'un pro-Bolsonaro dans le climat d'intolérance qui règne dans le pays».
Les Brésiliens se rendent aux urnes dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle, extrêmement polarisée, qui oppose l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, favori des sondages, à l'actuel chef de l'État d'extrême droite Jair Bolsonaro. Tout au long de la campagne, le Brésil a enregistré près de deux épisodes de violence politique par jour au cours des deux mois précédant le premier tour, selon un rapport des ONG Justiça Global et Terra de direitos. Entre le 1er août et le 2 octobre, 121 cas ont été enregistrés au total, dont des meurtres, des attentats, des menaces ou des agressions (physiques ou verbales).
Par Le Figaro avec AFP