Une sécheresse de grande ampleur touche la plaine du Pô, en Italie. Le fleuve a atteint son niveau le plus bas depuis 70 ans. Des épaves restées longtemps englouties réapparaissent, dont des vestiges de la Seconde Guerre mondiale.
Une grave sécheresse touche l’Italie La situation menace les récoltes et certaines villes ont déjà mis en place des restrictions pour rationner l’eau. Cette sécheresse a une autre conséquence étonnante : le Pô, le plus important fleuve du pays, connaît son niveau le plus bas depuis 70 ans et laisse désormais apparaître des épaves anciennes, dont des vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, dans la région de Lombardie, le Zibello, une barge de 48 mètres de long ayant transporté du bois pendant la guerre et coulé en 1943, est redevenu entièrement visible (photo ci-dessus).
« Ces dernières années, on pouvait voir la proue du bateau, donc nous savions qu’il était là, mais voir le navire si exposé est dramatique, a déclaré Alessio Bonin, un habitant du village de Gualtieri, cité par le journal britannique The Guardian. Je n’ai jamais vu une telle sécheresse à cette période de l’année. Notre principale inquiétude était autrefois la crue de notre rivière, maintenant nous nous inquiétons de sa disparition. »
110 jours sans pluie
D’autres épaves et témoignages du passé sont apparus le long du lit asséché du fleuve, notamment un char allemand près de Mantoue (centre) et les vestiges d’une ancienne cité médiévale du Piémont, rapporte encore le Guardian.
Les autorités italiennes expliquent que le nord de l’Italie n’a pas vu de pluie depuis plus de 110 jours, que les chutes de neige ont diminué de 70 % cette année et que les températures supérieures à la moyenne font fondre la neige et les glaciers dans les Alpes environnantes, privant le bassin du Pô de ses réservoirs d’eau pour l’été.
« Le débit du Pô est beaucoup plus faible qu’auparavant », a confirmé Meuccio Berselli, secrétaire général de l’Autorité du bassin du Pô. « C’est une situation extrêmement délicate », a affirmé à la presse le président de la région Lombardie, Attilio Fontana. La plaine du Pô, qui traverse le nord du pays, abrite d’importantes cultures agricoles. Le niveau du fleuve se trouve actuellement à 2,90 mètres en dessous de la jauge zéro.
Rationnement de l’eau potable
Selon Attilio Fontana, l’état d’urgence devrait être déclaré non seulement en Lombardie, mais aussi dans trois autres régions : le Piémont (nord-ouest), la Vénétie (nord-est) et l’Émilie-Romagne (centre-nord).
Outre l’assèchement du Pô, la situation pourrait être synonyme de problèmes d’approvisionnement en eau potable, mais également menacer l’irrigation pour l’agriculture ainsi que les centrales hydroélectriques qui fournissent le pays en énergie.
Par Ouest-France