Emmanuel Macron a appelé ce jeudi à «redoubler d'efforts» pour «sortir des interférences», souvent étrangères, qui nuisent selon lui au développement d'un «islam des Lumières» en France.
Sur le financement du culte musulman, le statut des imams ou la lutte contre les propagandes, le chef de l'État a estimé, lors d'une réunion à l'Elysée marquant le premier anniversaire du Forum de l'islam de France (Forif), qu'il y avait encore «des montagnes à bouger».
Clarification du financement
Le Forif, jeune instance de dialogue avec l'État, a été lancé en février 2022 par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le sillage du discours du président Macron aux Mureaux, dans les Yvelines, où il avait énoncé en 2020 sa politique contre l'islam radical.
Jeudi, il a reconnu que les «mécanismes opaques», les «interférences» et les «jeux d'influence», «ça existe encore sur le terrain». «Ça n'est ni le discours des Mureaux, ni la loi, ni le Forif» qui ont pu «arrêter» cela, «soyons totalement honnêtes», a-t-il ajouté.
«Nous devons clarifier le financement», avec «de la pérennité» et «de la transparence», dans le «respect» de la laïcité, a expliqué le chef de l'État, sans entrer dans le détail des pistes de travail. «Nous devons redoubler d'efforts», a-t-il dit.
Même chose pour le chantier, également engagé par le Forif, de la formation des imams et la création d'un statut ad hoc les concernant. «Si nous laissons en quelque sorte à d'autres le soin de former ou d'exporter vers la France les prédicateurs, on peut continuer comme on fait depuis 20 ans, c'est-à-dire de déplorer les conséquences dont nous chérissons les causes. Ça n'est pas mon tempérament», a lancé Emmanuel Macron.
«Homologuer les formations universitaires»
«Nous devons homologuer des formations universitaires, construire un système de gouvernance qui fait que des gens dont c'est la compétence sur le terrain pourront dire cette personne est imam, n'est pas imam », a-t-il énuméré. Il a plaidé pour «un système qui fait que quand des gens qui prédiquent disent des folies qui menacent la République et bafouent la religion qu'est l'islam, on puisse leur dire vous n'aurez plus le droit de le faire ».
Le chef de l'État a aussi dit vouloir une « plus grande transparence » du financement du pèlerinage à la Mecque et lutter contre «les discours de manipulation». Il a enfin promis de «réinvestir massivement» dans les études d'islamologie, en recréant des chaires et des postes de doctorants.
Sources: Le Figaro avec AFP