La junte birmane a annoncé ce mercredi l'amnistie de 2153 prisonniers condamnés pour dissidence contre les militaires au pouvoir, à l'occasion d'une fête bouddhique.
L'armée a libéré «2153 prisonniers purgeant leurs peines au titre de la section 505(a)», a-t-elle précisé dans un communiqué, mentionnant une loi à la formulation floue, souvent utilisée contre des journalistes ou des militants au prétexte de déclarations pouvant causer la peur ou l'inquiétude de la population.
Ce texte controversé, dont l'usage s'est répandu après le coup d'État du 1er février 2021, prévoit une condamnation allant jusqu'à trois ans de prison. L'armée a assuré agir pour «la paix dans l'esprit de la population et sur des bases humanitaires». Ceux qui enfreignent la loi à nouveau devront purger le reste de leur condamnation avec une sanction supplémentaire, a indiqué le communiqué.
Répression féroce
Plus de 21.000 personnes ont été arrêtées depuis le putsch militaire qui a mis fin à la parenthèse démocratique initiée par le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi, selon un groupe de surveillance local. La junte, accusée de mener une répression féroce envers toute voix dissidente, a condamné au moins 170 journalistes à des peines de prison, ont estimé les Nations unies. L'annonce intervient au lendemain de la rencontre entre le chef de la junte Min Aung Hlaing et le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang.
Le pouvoir a l'habitude d'annoncer des amnisties de grande ampleur pour marquer des fêtes nationales ou bouddhiques. Le pays célèbre mercredi un jour de pleine lune sacré dans le calendrier bouddhique.
Source: Le Figaro avec AFP