L'exécutif israélien a annoncé, dans la nuit de samedi à dimanche, des mesures à l'encontre des "familles de terroristes" après deux attentats vendredi et samedi à Jérusalem-Est.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait promis, samedi soir, une réponse "forte" et "solide" à ces attaques menées par deux Palestiniens de Jérusalem-Est – partie de la Ville sainte occupée et annexée par Israël.
À l'issue d'une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des "familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme". Il a également souligné qu'un projet de loi visant à révoquer "les cartes d'identité israéliennes" de cette même catégorie de familles serait discuté, lundi, en conseil des ministres.
Le cabinet de sécurité israélien a également décidé de faciliter l'obtention de permis de port d'armes. "Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre", a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite.
Sept civils, dont un couple et un adolescent de 14 ans, ont péri vendredi soir dans l'une d'elles, à Neve Yaacov. Des médias israéliens et palestiniens ont identifié l'assaillant comme étant Khayri Alqam, et celui-ci fait l'objet de nombreuses louanges sur des comptes en arabe sur les réseaux sociaux. Dans le quartier palestinien de Silwan, un Palestinien de 13 ans, muni d'un pistolet, a blessé un père et son fils soldat, âgés respectivement de 47 et 23 ans, selon la police et les secours, avant d'être blessé par des passants armés, puis arrêté.
Ces nouvelles violences surviennent sur fond de brusque escalade après la mort, jeudi, de neuf Palestiniens dont des combattants et une sexagénaire, dans un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Les forces israéliennes ont été placées en état d'alerte maximale, et l'armée a annoncé renforcer ses effectifs en Cisjordanie, alors que les appels à la retenue se sont multipliés en provenance de l'étranger.
"Dangereuse escalade"
L'attaque de Neve Yaacov, perpétrée au soir de la journée mondiale à la mémoire des victimes de la Shoah, a suscité une vague d'indignation en Europe et aux États-Unis, ainsi que la condamnation de gouvernements arabes entretenant des liens avec Israël, comme l'Égypte, la Jordanie ou les Émirats arabes unis.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, est attendu à Jérusalem et Ramallah lundi et mardi pour évoquer des mesures en vue d'une désescalade.
Qualifiant l'attaque de crime "particulièrement abject", le secrétaire-général de l'ONU Antonio Guterres a dit être "profondément inquiet de l'escalade de la violence".
L'Autorité palestinienne s'est abstenue de la condamner et a jugé qu'Israël était "entièrement responsable de la dangereuse escalade".
Jeudi, neuf Palestiniens ont été tués dans un raid militaire israélien à Jénine en Cisjordanie, présenté par Israël comme une action préventive contre une cellule du groupe armé palestinien Jihad islamique. La nuit suivante a été marquée par des tirs de roquettes depuis Gaza vers Israël et des frappes israéliennes sur ce micro-territoire, sans qu'aucune victime ne soit déplorée.
Le député israélien d'opposition Mickey Levy, a dit craindre que "ce qui est arrivé il y a 20 ans (soit en train de commencer) à se produire maintenant" dans une référence à la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000 à 2005.
À Tel-Aviv, quelques dizaines de milliers de personnes, beaucoup moins nombreux que les deux samedis précédents, ont manifesté contre le gouvernement et son projet contesté de réforme de la justice. Les manifestants ont marqué une minute de silence à la mémoire des victimes de Neve Yaacov.
Sources: France24 avec AFP