Des dizaines de milliers d’Iraniens ont convergé, samedi 11 février dans la matinée, vers le centre de Téhéran et des grandes villes pour marquer le 44e anniversaire de la révolution islamique, près de cinq mois après le début du mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini.
Le président, Ebrahim Raïssi, devait s’exprimer en fin de matinée devant les personnes rassemblées sur la place Azadi (« liberté »), dans la capitale, en ce jour férié.
En 2021 et 2022, les cérémonies pour la révolution de 1979 avaient été restreintes en raison de la pandémie de Covid-19. Mais, cette année, le pouvoir a redonné de l’éclat à ces célébrations, organisées dans 1 400 villes dans le pays, selon la télévision.
Selon un journaliste de l’Agence France-Presse, les personnes rassemblées sur la place Azadi brandissaient des portraits du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Ruhollah Khomeyni, ainsi que du général Ghassem Soleimani, tué par un raid de l’armée américaine en janvier 2020 à Bagdad.
Des missiles Sejil et des drones Shahed 136 déployés
Elles reprenaient les slogans « A bas les Etats-Unis ! », « A bas Israël ! », « A bas le Royaume-Uni ! », les principaux adversaires de la République islamique depuis 1979, et appelaient à soutenir « un Iran uni, fort et stable ». Autour de l’immense place étaient déployés des missiles Sejil et des drones Shahed 136, produits par l’Iran.
Ces célébrations s’inscrivent dans le contexte de contestation qui secoue le pays depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, morte après avoir été arrêtée par la police des mœurs, laquelle l’accusait d’avoir violé le code vestimentaire strict en vigueur dans le pays.
Selon les autorités, des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans le contexte des manifestations, dont l’ampleur a diminué ces dernières semaines.
Des milliers de personnes, parmi lesquelles des personnalités culturelles, des avocats et des journalistes, ont été arrêtées. A l’occasion de l’anniversaire de la révolution, le pouvoir a annoncé la libération d’un « nombre important » de détenus, dont celle de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en Iran en juin 2019 et condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale.
Sources: Le Monde avec AFP