Malte - Le gouvernement maltais a introduit une loi permettant aux femmes enceintes d'interrompre leur grossesse si leur vie ou leur santé est en danger, annonce l'Agence France Presse - AFP.
La décision a été applaudie par les militants de Malte, qui ont célébré la victoire attendue des droits des femmes.
"C'est un pas en avant bien nécessaire à Malte", a déclaré la militante des droits de l'homme et avocate Desiree Attard, citée par l'AFP.
La nouvelle législation, qui doit encore être débattue au parlement, prévoit que l'avortement est légal dans les cas où il vise « à protéger la santé d'une femme enceinte souffrant d'une complication médicale pouvant mettre en danger sa vie ou sa santé ».
Il convient de noter qu'à l'heure actuelle, les médecins qui pratiquent l'intervention risquent une peine de prison pouvant aller jusqu'à quatre ans, et peuvent même être interdits de travail dans le domaine de la santé à vie.
"Pour la première fois, nous avons une proposition législative qui reconnaît à quel point notre cadre juridique actuel est archaïque et cherche à le corriger, même légèrement", a ajouté Attard.
Cependant, la militante a noté que le projet de loi est "loin d'être suffisant", considérant que le gouvernement doit "reconnaître que les droits reproductifs sont des droits fondamentaux". Aussi Isabel Stabile, militante du groupe Doctors for Choice, a souligné que la mesure est en deçà des attentes, car elle ne prévoit pas l'interruption en cas de viol, d'inceste ou d'anomalie fœtale.
En outre, "jusqu'à 400 personnes à Malte par an" commandent des pilules abortives en ligne pour une utilisation à domicile, ce qui signifie que les personnes vulnérables "continueront d'être criminalisées", tandis que celles qui ont des moyens économiques continueront de se rendre dans des cliniques dans d'autres parties de l'Europe.
Cette proposition est intervenue après que les hôpitaux de l'île aient refusé de soigner une touriste américaine, Andrea Prudente, qui a subi des complications au cours de la 16e semaine de grossesse, entraînant une fausse couche partielle qui a mis sa vie en danger.
Même si le fœtus n'avait aucune chance de survivre, il avait un battement de cœur, donc l'interruption a été refusée.
Andrea et son partenaire ont fini par se rendre à Malaga, en Espagne, où l'avortement a été pratiqué.
Toujours à la suite de l'affaire, plus de 130 médecins maltais ont protesté contre l'interdiction totale de l'interruption volontaire de grossesse, estimant qu'elle représentait un obstacle à des soins médicaux adéquats.