Rosmah Mansor, épouse de l'ex-premier ministre malaisien Najib Razak, a été jugée coupable de corruption jeudi 1 septembre et condamnée à 10 ans de prison, une semaine après l'incarcération de son mari pour son rôle dans le vaste scandale financier 1MDB.
«L'accusée est reconnue coupable de trois chefs d'accusation», a déclaré le juge de la Haute cour de Kuala Lumpur Mohamed Zaini Mazlan. Il a condamné l'ex-première dame à 10 ans de prison et à une amende de 970 millions de ringgits (216 millions d'euros).
Rosmah Mansor, qui a accueilli le verdict avec calme, devrait cependant faire appel et pas aller en prison immédiatement. Rosmah Mansor était accusée d'avoir réclamé un pot-de-vin de 187,5 millions de ringgits (41,7 millions d'euros) et reçu 6,5 millions de ringgits pour aider une compagnie à décrocher un projet d'énergie solaire destiné à des écoles rurales sur la partie malaisienne de l'île de Bornéo pendant le mandat de son mari. Elle doit répondre encore de 17 autres chefs d'accusation, dont de la fraude fiscale et du blanchiment d'argent.
La femme de 70 ans pâtit d'une mauvaise réputation dans le pays d'Asie du Sud-Est à cause de ses goûts de luxe dont témoigne une vaste collection de sacs à main, vêtements et bijoux, révélée par des perquisitions. Elle est arrivée au tribunal jeudi vêtue d'un habit traditionnel malais couleur pêche et décoré de fleurs, avec un voile et un masque assorti.
Son mari Najib Razak a été incarcéré neuf jours plus tôt après avoir épuisé tous les recours contre une condamnation à 12 ans de prison et à une amende de 210 millions de ringgits (47 millions d'euros) dans un volet de l'affaire 1MDB, une fraude aux ramifications planétaires portant sur plusieurs milliards de dollars. Il est en procès pour quatre autres chefs d'accusation et risque jusqu'à 20 de prison pour abus de pouvoir et 15 pour blanchiment d'argent.
Le vaste scandale 1MDB impliquant plusieurs banques dont Goldman Sachs, et des enquêtes sur plusieurs continents, avait largement contribué à la défaite électorale de la coalition emmenée par cet homme politique en mai 2018. Najib Razak et des complices étaient accusés d'avoir utilisé pour des achats fastueux, allant de l'immobilier à des œuvres d'art en passant par un yacht, l'argent qu'on leur reproche d'avoir détourné du fonds 1MDB, initialement créé pour permettre le développement de l'économie malaisienne.
Par Le Figaro avec AFP