Myanmar - Un tribunal militaire du Myanmar (ancienne Birmanie) a condamné un ancien député du parti de la dirigeante déchue Aung San Suu Kyi à 148 ans de prison pour terrorisme, en plus d'une peine de 25 ans pour d'autres condamnations, a informé ce jeudi l'Associated Press.
Win Myint Hlain, 52 ans, a été reconnu coupable de huit crimes en vertu de la loi antiterroriste, a déclaré une source proche du dossier sous couvert d'anonymat par crainte d'être détenu.
Certains des incidents pour lesquels il a été condamné se sont produits alors que l'ancien parlementaire était déjà en prison, précise la même source.
Win Myint Hlain avait déjà été reconnu coupable en mars, avril et juin par un tribunal de cinq crimes, impliquant incitation et terrorisme, pour lesquels il a écopé de peines totalisant 25 ans de prison.
Les détenus de longue durée de la prison de Magway, dont Win Myint Hlaing, sont menottés, a déclaré une source proche de la prison à l'agence de presse Associated Press (AP).
La peine prononcée lundi contre Win Myint Hlaing semble être la plus longue jamais infligée à un membre du gouvernement et du parti d'Aung San Suu Kyi, détenue après le coup d'État militaire du 1er février 2021.
Cependant, les autorités ont exécuté au moins quatre militants politiques reconnus coupables de terrorisme.
Win Myint Hlaing a remporté les élections législatives locales de 2015 pour la région de Magway, au cœur du centre du Myanmar, mais ne s'est pas présenté aux élections de 2020.
Le député a participé à des manifestations antimilitaires avant d'être arrêté dans la municipalité de Yaksawk, dans l'est de l'État de Shan, en novembre de l'année dernière.
Le domicile de Win Myint Hlaing a été pris d'assaut par les forces de sécurité le lendemain de son arrestation, forçant sa famille à fuir.
Entre autres choses, les médias d'État contrôlés par l'armée ont déclaré que Win Myint Hlaing avait collecté des armes et des munitions et soutenu une force de défense locale qui avait attaqué une école, des banques et des postes de police avec des bombes dans leur combat contre l'armée.
Le parti de la Ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi a déclaré dans un communiqué en mai que 917 responsables et membres du parti avaient été arrêtés et 701 étaient toujours détenus par l'armée.
Suu Kyi a déjà été reconnue coupable de plusieurs chefs d'accusation et condamnée à 26 ans de prison.
Ses partisans disent que les accusations ont été fabriquées pour la discréditer et l'empêcher de participer aux prochaines élections, que l'armée a promises pour 2023.
