Madrid a décidé d'offrir la nationalité espagnole aux plus de 200 prisonniers politiques libérés jeudi par le Nicaragua et expulsés vers les États-Unis, a annoncé le ministre des Affaires étrangères dans un entretien au média espagnol Servimedia diffusé vendredi.
« Le gouvernement offre la nationalité espagnole à ces 222 prisonniers libérés suite aux informations indiquant que la procédure pour les déclarer apatrides a été entamée » par les autorités du Nicaragua, a déclaré José Manuel Albarès, selon des propos confirmés par le ministère à l'AFP. Le ministre socialiste a précisé que les autorités espagnoles allaient se mettre en contact avec eux.
Refuge espagnol
Dissidents cubains, critiques des régimes vénézuélien ou nicaraguayen: de plus en plus d'opposants d'Amérique latine ont trouvé refuge ces dernières années à Madrid, devenu une «nouvelle Miami». L'Espagne a offert la nationalité espagnole à plusieurs d'entre eux. Sous le coup d'un mandat d'arrêt dans son pays, l'écrivain nicaraguayen Sergio Ramírez est ainsi réfugié à Madrid depuis 2021.
Le gouvernement du président nicaraguayen Daniel Ortega a libéré jeudi ces 222 prisonniers, dont deux Françaises et un Américain, dans un geste inattendu qui pourrait relancer le dialogue avec Washington.
Cette remise en liberté est intervenue après des mois de discussions, menées en toute discrétion, et n'a été rendue publique qu'une fois le groupe en route vers les États-Unis. Managua va déchoir ces prisonniers de leur nationalité nicaraguayenne, en vertu d'une loi adoptée en première lecture jeudi par le Parlement nicaraguayen et dont l'approbation finale ne fait aucun doute.
Les États-Unis ont salué une décision «positive», tout en insistant sur le fait qu'elle avait été prise «de manière unilatérale» par le régime nicaraguayen, sans aucune promesse d'assouplissement des sanctions qui pèsent contre lui.
Sources: Le Figaro avec AFP