Les ministres européens de l’Intérieur doivent en effet se prononcer sur cette question : l’intégration de la Croatie semble probable mais des obstacles persistent pour la Bulgarie et la Roumanie, lit-on sur 20 Minutes.
La Commission européenne, comme le Parlement, réclame de longue date d’inclure les trois pays dans cette vaste zone au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles aux frontières intérieures. L’adhésion aurait notamment pour effet de supprimer les longues files d’attente de véhicules aux frontières de ces pays et d’encourager le tourisme. En contrepartie, les pays membres de Schengen doivent assumer un contrôle rigoureux des frontières extérieures de cet espace de libre circulation, et s’engager à une coopération policière pour lutter contre la criminalité organisée ou le terrorisme.
Les réticences de l’Autriche et des Pays-Bas
La Croatie (3,9 millions d’habitants), membre de l’UE depuis 2013 et qui rejoindra la zone euro en janvier prochain, s’attend à une réponse positive, sauf surprise. Mais la Roumanie (19 millions d’habitants) et la Bulgarie (6,5 millions), entrées en 2007 dans l’UE et qui frappent à la porte de Schengen depuis plus de dix ans, sont confrontées aux réticences de certains Etats. Or l’unanimité des 26 membres de cet espace (22 pays de l’UE plus l’Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse) est nécessaire.
L’Autriche, qui fait face à un afflux de demandeurs d’asile, s’oppose à la levée des contrôles aux frontières avec ces deux pays, estimant qu’elle accentuerait la hausse des arrivées de migrants. Les Pays-Bas ont quant à eux des réserves sur la Bulgarie, mettant en cause la corruption dans ce pays. Or les dossiers d’adhésion des deux ex-pays communistes sont liés dans une même procédure.
La route des Balkans dans le viseur de Frontex
La question de l’élargissement de l’espace Schengen revient sur la table alors que les arrivées irrégulières aux frontières extérieures de l’UE sont en forte hausse, après avoir connu une baisse pendant la pandémie de Covid-19. La poussée est particulièrement marquée par la route des Balkans occidentaux, où quelque 139.500 entrées irrégulières dans l’UE ont été détectées depuis janvier, selon Frontex. Un chiffre toutefois loin des 764.000 entrées enregistrées en 2015, au moment de la crise des réfugiés.
La situation a notamment conduit l’Autriche et la République tchèque à réintroduire des contrôles aux frontières. Elle a aussi poussé la Commission européenne à présenter un plan d’action pour tenter de réduire l’afflux par cette voie, comme elle l’a fait récemment pour la route de la Méditerranée centrale. Bruxelles propose entre autres de déployer l’agence européenne Frontex non seulement aux frontières de l’UE avec les Balkans occidentaux mais également entre ces pays.
Par 20 Minutes avec AFP