Quatre militants de deux factions chiites rivales ont été tués dans des affrontements dans la nuit de mercredi 31 août à jeudi 1er septembre dans la ville irakienne de Bassora (sud), au lendemain de combats sanglants à Bagdad, a-t-on appris auprès d'une source sécuritaire.
Ces combats de rue, qui ont pris fin dans la nuit après le déploiement de forces de sécurité, font suite aux violents combats qui ont secoué la Zone Verte de Bagdad lundi et mardi et fait 30 morts parmi les troupes du leader chiite Moqtada Sadr. Deux membres des Brigades de la paix, une faction armée aux ordres de Moqtada Sadr, ont été tués dans la soirée par des rivaux de Asaïb Ahl al-Haq, une milice chiite pro-Iran, a indiqué une source sécuritaire sous le couvert de l'anonymat. Le véhicule dans lequel les militants pro-Sadr se trouvaient a été pris pour cible alors qu'il circulait à proximité de bureaux de Asaïb Ahl al-Haq, faction qui fait partie du Hachd al-Chaabi, d'anciens paramilitaires intégrés aux troupes régulières. Des affrontements armés ont alors éclaté entre les deux groupes et deux combattants de Asaïb Ahl al-Haq ont été tué, a poursuivi la source sécuritaire.
Dans la matinée de jeudi, la situation s'était «stabilisée grâce au déploiement des forces de sécurité», a déclaré le gouverneur de la province de Bassora, Assaad al-Aïdani. Mohammed Saleh al-Iraki, un très proche de Moqtada Sadr, a fermement condamné le meurtre des deux combattants des Brigades de la paix et s'en est pris au chef de Asaïb Ahl al-Haq, Qaïs al-Khazali. «Je te préviens, Qaïs! Si tu ne maîtrises pas tes milices et si tu ne désavoues pas les meurtriers et criminels qui sont affiliés à toi, tu seras toi aussi un insolent», a-t-il écrit dans un communiqué sur Twitter. Qaïs al-Khazali a réagi sur la même plateforme en demandant à ses partisans de fermer les bureaux de Asaïb Ahl al-Haq et d'ignorer les «insultes» à son encontre afin d'éviter une escalade des violences.
L'Irak est embourbé dans une impasse politique depuis les élections législatives d'octobre 2021, les barons chiites de la politique n'arrivant pas à se mettre d'accord sur un nouveau premier ministre, ni un nouveau gouvernement. La crise a culminé en début de semaine avec les combats dans la Zone Verte entre partisans de Moqtada Sadr, d'un côté, et des hommes du Hachd al-Chaabi et l'armée, de l'autre. Les partisans de Moqtada Sadr ont envahi le périmètre ultra-sécurisé au cœur de Bagdad après que leur chef a annoncé son «retrait définitif» de la politique.
Par Le Figaro avec AFP